Vérité des urnes : Corneille Nangaa confirme que Félix Tshisekedi avait gagné les élections de 2018 !
Depuis sa dernière sortie médiatique, du mardi 23 Septembre à New-York où il assistait à la 78e assemblée générale des Nations-Unies, Félix Tshisekedi a ouvert la chronique « vérité des urnes ». Le président congolais a annoncé avoir été élu par la nation congolaise « il avait les résultats et était sûr d’avoir gagné », avait-il déclaré devant la presse.
Au lieu de le contredire, Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) a confirmé la chose en pensant démentir les propos de Tshisekedi.
Une sortie médiatique à mille questions !
Dans son speech, Félix Tshisekedi a nié l’existence d’un accord « de sa nomination » à la tête de la République Démocratique du Congo. Mais ses propos ont prêté confusion car selon lui, c’est après « la publication des résultats, parce que j’avais le résultat avec moi et je savais donc que j’avais gagné, Raymond Tshibanda m’appelle et je lui dis d’entrée de jeu que grand-frère, si c’est pour faire de moi le Premier Ministre de votre candidat, là, c’est niet. Je ne peux pas entrer dans ce jeu- là […] », avait confié Félix Tshisekedi à New-York.
Corneille Nangaa confirme l’élection de Tshisekedi au lieu de l’infirmer !L’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, est sorti une fois de plus de son silence après le dîner de presse Félix Tshisekedi. Dans une communication faite pour éclairer l’opinion publique, Corneille Nangaa a sans le s’en rendre compte confirmé que l’actuel président congolais avait été élu et pas nommé comme il voulait le faire croire.
« Par ses affirmations contraires à la vérité qu’il détient et qu’il connaît dans son intime conviction, le Président Félix Tshisekedi a délibérément choisi la voie des contrevérités sur un fait historique de haute portée. Il a simplement menti et il le sait. Les intempéries générées par cette communication présidentielle inopportune en violation de la loi ont retenu mon attention en ce qu’au-delà des caricatures et commentaires suscités par les affirmations invraisemblablement articulées et pour éviter que l’opinion ne soit déroutée, je tiens à apporter les précisions » a écrit dans sa communication Corneille Nangaa.Dans ses précisions, il indique qu’en date du 10 janvier 2019, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) dont il avait la direction avait annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Quelques jours plus tard, la Cour Constitutionnelle avait rendu son arrêt des résultats définitifs, ce en conformité avec les dispositions pertinentes de la loi électorale.
« Un accord politique existe bel et bien. Il a précédé la publication des résultats définitifs. J’en suis l’un des co-rédacteurs. Cet accord inaltérable a été signé devant témoins, par le Président TSHISEKEDI et son prédécesseur. L’accord politique “accord pour la stabilité de la République Démocratique du Congo” a été certifié et validé par trois (3) Chefs d’État africains – avec le statut leur reconnu par les deux parties – qui l’ont félicité du fait qu’il (Accord) a permis la première passation du pouvoir sans effusion de sang en RDC. » a-t-il complété.
Des contres vérités qui en disent long !
À en croire les dires de Corneille Nangaa, avant la signature de l’accord pour la stabilité, les résultats provisoires étaient déjà publiés. Ce qui explique le fait que Félix Tshisekedi ait déclaré qu’il les avait déjà en sa possession et savait qu’il avait gagné lors que, Raymond Tshibanda, collaborateur de Joseph Kabila, président honoraire de la RDC, lui a contacté pour discuter.
Puisqu’il s’agissait des résultats provisoires publiés par la CENI, cela explique aussi le refus catégorique que Tshisekedi a exprimé envers Tshibanda en refusant d’être le premier ministre du candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), Emmanuel Shadari Ramazani. Ses mots reflétaient donc la crainte de voir la cour constitutionnelle changé la donne en contredisant le résultat de la CENI après les recours. Crainte fondée !
L’accord pour la stabilité ou menace pour le pays ?
Cet accord dont fait mention l’ancien président de la CENI a été signé, à en croire son communiqué, avant le 10 janvier 2019, date de la publication des résultats définitifs par la cour constitutionnelle. Comme son intitulé, l’accord n’était pas celle de nomination mais de stabilité pour la paix en République Démocratique du Congo.
Certaines sources révèlent que parmi les clauses, il y avait l’immunité complète demandé par Joseph Kabila pour tout son clan et sa famille. Et à en croire leurs dires, la troisième clause, dont parle dans son communiqué Corneille Nangaa, stipulait que pour les élections de décembre 2023, le Cap pour le changement (CACH) de Tshisekedi et Kamerhe s’engageait à soutenir le retour au pourvoir de la famille politique de Joseph Kabila. Un soutien total à sa candidature et à celles de sa famille dans les deux sens : biologique et politique.
Quand ça fait mal !
Après la rupture du FCC-CACH, beaucoup des choses ont changé. Des alliés de Kabila comme Matata Ponyo, Mwangachuchu, John Numbi et autres ont été inquiétés par la justice. Certains ont pris la fuite d’escampette, d’autres n’ont pas eu le temps de partir et sont en procès. Tshisekedi a concentré son temps et son énergie à la nomination des nouvelles figures à la tête, d’abord, du ministère de la défense, dans l’armée, la police nationale et les entreprises publiques. Il en va de même pour le ministère de la justice, les cours et tribunaux.
Les élections s’annoncent mais la paix n’est pas revenu dans les deux camps. Félix Tshisekedi a le contrôle si pas parfait, alors presque, des institutions de base dans le pays. Joseph Kabila et sa famille s’étant lancé dans l’opposition, n’ont pas déposé leurs candidatures comme Écidé et Lamuka de Martin Fayulu. Quelle candidature du FCC Tshisekedi devra-t-il porter ? Aucune puisqu’il n’y en a pas. En plus, sa famille l’aurait choisi comme candidat et il va aussi postuler !
Des questions à mi-réponses !
Face à la situation et les dernières sorties médiatiques qui présagent bien des choses, il est impérieux de revenir en arrière et de poser des questions, tel que :
– Est-ce que la CENI de Nangaa n’avait-il pas annoncé ces résultats pour mettre Tshisekedi en confiance afin qu’il signe l’accord en faveur du clan Kabila ?
– Corneille Nangaa mérite-t-il la confiance de la nation congolaise alors qu’il a lui-même crié haut et fort être co-rédacteur dudit accord ayant mis en péril bien des choses au pays ?
– Si Tshisekedi soutient le clan Kabila, est-ce que ces derniers gagneront sans tricherie ?
– Le retour au pouvoir du clan Kabila ne va-t-il pas être la goutte qui déborde pour que les troubles civiles se fassent en RDC ?
En attendant que d’autres révélations soient faites, sans nul doute que ça viendra, la boîte à secrets est ouvert et c’est tout le monde qui veut dire ce qu’il sait. Les élections approchent à grands pas et chacun veut discréditer l’autre pour son propre bénéfice mais il ignore que les bouts de vérités permettent de reconstituer les faits et d’en tirer des très belles conclusions.