UA : Macky Sall plaide pour révision des critères d’évaluation du risque d’investissement en Afrique
A l’occasion de la dernière étape de l’édition 2021 du programme Young Leaders, placé sous la double présidence de Macky Sall et d’Emmanuel Macron, les cent lauréats distingués l’an passé se sont réunis à Dakar du 4 au 6 mai. C’était une occasion pour eux de participer à des séances plénières, des ateliers de réflexion et des débats sous-tendus par le thème de la résilience.
En marge de cette réunion, le président sénégalais, dans sa peau du patron de l’Union Africaine, a plaidé pour la pertinence de la révision des critères d’évaluation du risque d’investissement en Afrique. « Pour l’Afrique, la perception du risque reste toujours plus élevée que le risque réel. Ce qui renchérit les primes d’assurances et réduit la compétitivité de nos économies », a déclaré Macky Sall qui se positionne en avocat de l’Afrique face aux pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique – l’OCDE.
Le président sénégalais a expliqué que l’OCDE doit être réformée parce que les règles qui la régissent entravent l’accès des pays africains au crédit export, à des conditions soutenables pour le financement des projets d’infrastructures de développement.
Pour Macky sall, qui s’appuie sur les données de la Banque Africaine de Développement, l’Afrique, avec ses 30 millions de Km2 et plus d’un milliard trois cents millions d’habitants « a un besoins de financement pour les infrastructures se situant entre 130 et 170 milliards USD ». Et d’après lui, « trop souvent, des formalités et procédures retardent la formalisation et l’exécution des projets. Ce qui fragilise l’action publique et suscite des attentes de financement déçues. »
Certes, le président de l’UA fait sa part avec cette plaidoirie, cependant les investisseurs et leurs assureurs, quant à eux, pointent du doigt, non sans raison, le problème de la gouvernance des pays africains. Car, si la structure institutionnelle régissant l’exécution des droits de propriété et des contrats commerciaux ainsi que le cadre juridique de l’activité économique en général est déficiente, ou si la corruption est répandue, non seulement il en coûte davantage pour faire des affaires, mais les risques inhérents aux investissements en capital sont plus grands. Ces deux effets diminuent le rendement du capital corrigé en fonction des risques. Or, un pays comme la RD-Congo, réunit en lui seul ces deux effets.