Tshisekedi, la bonne gestion de finances publiques est son « cadet de soucis », selon l’Odep !
L’observatoire des dépenses publiques (Odep) a publié son rapport sur la gestion des finances publiques de la République Démocratique du Congo, depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la Magistrature suprême, le 24 janvier 2019. Le constat de cette Ong est amer. Le fils de l’opposant historique- feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba- ne se soucierait guère de la bonne gestion des finances publiques, constate l’Odep. Il affirme même qu’en cette matière précisément, le régime actuel est pire que celui de l’ancien président Joseph Kabila. Contredisant en cela une certaine l’opinion qui fait passer ce dernier comme le plus corrompu et grand lauréat en mauvaise gouvernance financière !
Comparant le régime de Kabila d’avec celui de F.Tshisekedi, la conclusion est sans appel
Comparant l’ancien régime avec celui de Félix Tshisekedi, la conclusion de cette structure, contenue dans un rapport relatif au bilan de 4 ans de sa gestion des finances publiques, est donc sans appel. « Si le régime Kabila est le mal, celui de Félix Tshisekedi est le pire en matière de gestion des finances publiques», lâche Florimont Muteba, président du conseil d’administration, le mardi 21 février, lors de la présentation dudit rapport à la presse.
Le président du conseil d’administration de l’Odep a justifié cette conclusion par deux facteurs essentiels. Le premier, l’absence de réformes majeures en matière des finances publiques. Une situation donc qui contraste avec Joseph Kabila dont la gouvernance a été plutôt très riche en ce genre de réforme.
On peut citer : la libéralisation du taux de change et des prix ; mise en place et informatisation des chaines de dépenses et recettes publiques ; transparence dans les procédures d’engagement, ordonnance, liquidation et paiement mais aussi instauration d’un centre unique d’ordonnancement ; réforme de la Direction générale des impôts (Dgi) par notamment la création de la direction des entreprises (DGE) ; réforme de la douane par l’implantation du guichet unique ; restructuration du système bancaire et réforme de la Banque centrale ; libération des secteurs du diamant, pétrolier, de télécommunications en place de la loi sur les finances publiques ; création de l’anapi ; code d’investissement, code minier de 2018, etc.
La bonne gestion des finances publiques est le cadet de leurs soucis…
Un second facteur sur lequel se fonde la conclusion de cette Ong, c’est l’absence d’une véritable lutte contre la corruption, laquelle est pourtant l’une des principales priorités du programme de Félix Tshisekedi. Dans son rapport de 2021, l’Odep avait expliqué cette situation par la paralysie du parlement et de l’inspection générales des finances (IGF) mais aussi par l’intrusion des conseillers de la présidence « qui assurent les fonctions de ministre, sans aucun fondement juridique ». En le dénonçant à cette époque, cette structure de la société civile s’attendait à un changement. « La bonne gestion des finances publiques est le cadet de leurs soucis. Le respect des lois sur les finances publiques n’existe pas », a – t- il été contrait de conclure. En appui de son affirmation, Florimont Muteba cite les travaux d’urgence de 100 premiers jours de Fatshi comme président. Mais Il y a aussi de très nombreux exemples, dont ses sorties très exagérées à l’extérieur du pays, des détournements devenus quasiment un sport national, des dépassements budgétaires vertigineux à la présidence, parlement, gouvernement, etc.
Selon l’ODEP, la « mauvaise gestion des finances publiques » se fait déjà sentir dès l’entame de l’exécution du budget 2023. Notamment sur le déficit budgétaire de 496 milliards de francs congolais ((240.641.790,40 USD) constaté au 31 janvier 2023. A en croire au ministre des finances Nicolas Kazadi, ce déficit a été occasionné principalement par les dépenses sécuritaires, les mises à la retraite des fonctionnaires ainsi que le fonctionnement. Mais il faudra ajouter le non – respect de la chaine de dépenses mais aussi la très forte propension aux paiements par procédure d’urgence.
Pour mettre un terme à cette situation, l’ODEP recommande…
Pour mettre un terme à cette situation, l’ODEP recommande au président Tshisekedi de réhabiliter la fonction de contrôle en donnant les moyens nécessaires à la Cour des comptes, à l’Inspection générale des finances (IGF) et à la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP).
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