Suisse Secrets : enquête qui révèle l’existence de plus 100 milliards USD cachés par 150 personnalités du monde dont des africains
Plus de 163 journalistes de 48 médias dans 39 pays à travers le monde ont épluché plus de 18 000 comptes douteux détenus par des personnalités et fortunes des origines diverses dans la banque Crédit Suisse. Cette nouvelle enquête nommée Secret Suisse – Suisse Secret – fait la découverte de plus de 100 milliards USD, argent issu de détournement et de corruption.
Les données de la banque suisse ont été fournies au journal allemand Süddeutsche Zeitung par une source anonyme il y a plus d’un an. Elles concernent des ressortissants de 120 pays. Certes, les ressortissants des pays comme les États Unis, la Russie, la Chine ainsi que le Brésil ont été superficiellement indexés, cependant, les critiques s’élèvent déjà contre ce qui apparait comme un acharnement contre des pays comme l’Égypte, l’Ukraine et le Venezuela sur lesquels des révélations se sont focalisées.
Ce qui est certain, les journalistes qui ont travaillé à la réalisation de cette enquête, ont étudié pendant des mois des données telles que des registres des entreprises, des journaux officiels, des dossiers judiciaires et des enquêtes criminelles qui leurs ont permis de lier les numéros de compte suspects à plus de 150 personnalités à travers le monde.
D’autres clients du genre 13173 ?
Les autorités de l’Afrique subsaharienne, contrairement aux précédentes révélations des journalistes d’investigation, semblent avoir pris un peu du répit, mais pas pour très longtemps.
Ce rapport cite plusieurs personnalités qui font affaire en Afrique et qui entretiennent ou ont entretenu des relations peu orthodoxes avec les différents régimes.
C’est le cas d’Eduard Seidel, ancien cadre supérieur au Nigeria du géant allemand des télécommunications Siemens, dont les comptes contenaient des dizaines de millions de francs suisses. Deux d’entre eux sont restés ouverts pendant près d’une décennie après que les allégations de son implication dans un important scandale de corruption au Nigeria ont éclaté pour la première fois.
Le rapport cite aussi Muller Conrad ‘Billy’ Rautenbach, un magnat minier qui s’est ouvertement vanté de sa volonté de soudoyer son chemin vers le sommet, et a été sanctionné par les États-Unis et l’Union Européenne. Il a ouvert des comptes de grande valeur au Crédit Suisse même après que les Nations Unies ait su qu’il serait impliqué dans la corruption dans le secteur minier en RD-Congo.
Les autorités politiques africaines ne seront pas épargnées compte tenu de leur lien étroit avec le système bancaire suisse. On se rappelle encore du client 13173 de l’Union Bancaire Privée, l’une des plus grandes banques privées suisse, qui n’était pas une autre personne que les « Kenyatta » dont le président Kenyan Uhuru Kenyatta, son frère Muhoho et leur mère, comme l’enquête Pandora Papers l’avait révélé il y a quelques mois.