RDC – Rwanda : Faure Gnassingbé est-il le médiateur qui va apporter la paix et taire le conflit ?

Dans une démarche pacifique pour apaiser les tensions entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, l’Union Africaine a officiellement désigné le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé comme nouveau médiateur dans ce conflit régional aux lourdes conséquences humaines et sécuritaires.

Cette nomination intervient dans un contexte de crise persistante dans l’Est de la RDC, où des affrontements opposent les forces armées congolaises à des groupes rebelles, notamment le M23, que Kinshasa accuse d’être soutenus par Kigali. Malgré les initiatives précédentes, dont les processus de Nairobi et de Luanda, les résultats tangibles se font toujours attendre, les deux démarches, bien qu’ambitieuses sur le papier, ont peiné à instaurer une trêve durable.

Certains observateurs politiques vont jusqu’à dire qu’elles « ont accouché d’une souris ». Faure gnassingbe va poursuivre les efforts entrepris par ces deux processus pour espérer la paix en etant une figure d’équilibre et de dialogue.

Fort de son expérience dans la diplomatie régionale et la médiation de conflits, le président togolais a su, au fil des années, bâtir une image d’homme de dialogue, ses atouts pourraient s’avérer décisifs pour relancer des discussions sincères entre Kinshasa et Kigali.

Chargé de coordonner les deux processus existants, celui de Nairobi (porté par la Communauté de l’Afrique de l’Est) et celui de Luanda (soutenu par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) — Faure Gnassingbé devra jouer un rôle de synthèse et de relance. Son objectif : ramener les parties à la table des négociations dans un cadre renouvelé et crédible.

Dans l’opinion congolaise,une question se pose sur cette médiation de Lomé sera-t-elle celle qui parviendra enfin à guérir une plaie ouverte depuis plus de trente ans ? Une guerre qui, au fil du temps, s’est complexifiée ?

Les attentes sont immenses, mais la mission s’annonce délicate au regard des autres qui ont largement été défaillantes. Il ne s’agit pas seulement de faire taire les armes, mais de reconstruire la confiance entre deux pays frères aux relations longtemps empoisonnées par un climat diplomatique tendu.