RDC : Nicolas Kazadi chie sur la chaîne de dépenses publiques !

Dans son recent rapport , le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) révéle que la chaîne de la dépense publique ne fonctionne plus. Sans user de litote, la CREFDL accuse le ministre des finances, Nicolas Kazadi, d’avoir horriblement chié sur la chaîne de dépenses publiques. Cela, en actionnant le compte général du Trésor, durant l’exercice budgétaire 2022, par des simples lettres, au lieu de passer par la traditionnelle émission des Ordres de paiement informatisé (OPI).

Pour le CREFDL, cette pratique, qui constitue une violation du Manuel révisé des procédures et du circuit de la dépense publique adopté en 2010, a entraîné une situation déplorable caractérisée par des décaissement sans précédent. Les chiffre, résultant de cette faute grave de gestion, donnent des tournis. En effet, le rapport note ce qui suit :

• L’utilisation de 2,9 milliards $ sans autorisation préalable du Parlement ;

• Le décaissement à la Banque centrale du Congo de 1,3 milliard $ en procédure d’urgence ;

• Le déficit budgétaire enregistré de l’ordre de 1,1 milliard de dollar, alors que la Cour des Comptes l’évalue à 1,6 milliard $.

Par ailleurs, le même rapport fait état d’autres mauvaises pratiques. C’est le cas du « Paiement sans certification préalable de la Direction Générale de la Dette Publique (DGDP) de 21 créances évaluées à 5 millions $. Mais aussi de 162 dossiers de la dette intérieure d’un montant de 94 millions $ qui ont été decaissés en procédure d’urgence. Il y a également le salaire du Président de la République, qui a connu un paiement de 14,2 millions $ sur les prévisions annuelles de 152 112,67 USD, soit un taux d’exécution de 9.366,03%.

Le rapport parle aussi des faits suivants :

• Le Décaissement irrégulier de 8,3 millions $ au profit de Rawbank au titre d’investissements.

• L’Absence de traçabilité d’un décaissement de la BAD évalué à 34 millions $ en faveur du projet d’opérationnalisation de la zone économique spéciale de Maluku ;

• Pas de renseignement sur les emplois rémunérés à la base du dépassement de 900 millions $ ;

• Même si les crédits d’investissement ont connu un paiement de 3,9 milliards $, le rapport du Ministère des finances ne renseigne pas le nombre d’infrastructures construites ou réhabilités, dont les écoles, les kilomètres de routes, les centres santé, (…) ;

• Pas de rapport explicatif des dépassements budgétaires enregistrés pendant l’exercice 2022 ;

• Déficit de contrôle dans le circuit budgétaire ;

Fonds transférés en provinces et ETD :

• 80% de fonds transférés par le Trésor public ont été utilisés par les gouverneurs et les Assemblées provinciales. Un montant de 41,4 millions $ décaissés reste non retracer ;

• Sur 26 provinces, seule la ville de Kinshasa n’a pas payé aux communes la rétrocession reçue du Trésor public. L’enveloppe est évaluée à 20,8 millions $.

• Les provinces et ETD à vocations minières sont les seules à avoir bénéficiées de plus de moyens financiers ;

• Non activation d’un crédit de la caisse nationale de péréquation et les crédits d’investissements payés aux ETD pauvres sont restés insignifiants.

Le CREFDL recommande au Gouvernement le respect de la Loi des finances de l’année, du circuit de la dépense publique et du pacte de stabilité monétaire pour répondre aux priorités de la population. D’autant plus que, la reddition des comptes démontre que le budget 2022 n’a pas permis de résorber le chômage et de réduire la pauvreté. L’injustice sociale et les mauvaises pratiques de gouvernance se sont d’avantages renforcées.

Ol's Kakenge

Journaliste, Ecrivain-Poète et Dramaturge Congolais

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