Washington : Les multinationales sur le banc des accusés pour les crimes à l’est de la RD.Congo !

Ce jeudi 8 décembre 2022, la capitale fédérale américaine a vibré au rythme de la diaspora congolaise venue nombreuse pour accompagner l’affaire en appel de l’avocat américain Terry Collingsworth, directeur exécutif de International Right Advocates (IRA) et  avocat principal dans cette affaire qui réécrit l’histoire de la RD-Congo à l’international.

L’IRA, une organisation américaine, s’est fixée pour objectif de lutter contre l’esclavage moderne qui se manifeste par travail forcé ainsi que la lutte contre toutes les formes de violations des droits de l’homme dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Cette affaire, aujourd’hui en appel, est au nom de 60 enfants congolais blessés ou tués dans les mines de cobalt dans le grand – Katanga, en République Démocratique du Congo.

En première instance, l’affaire a été très vite rejetée par un juge républicain nommé par l’ancien président Donald Trump, jugé, selon l’avocat Collingsworth, pro – business.

Confiant que la cour d’appel du district de Colombia, composée cette fois-ci de trois juges, va renverser la décision du juge de première instance. « Ce n’est pas rare qu’un juge qui est hostile à ta plainte, surtout nommé par un pouvoir conservateur et qui est lui-même pro-business, de rejeter ton affaire lorsque sur le banc des accusés se retrouvent les plus grandes compagnies américaines, tels que MicroSoft et Apple », a déclaré l’avocat Terry Collingsworth au micro du confrère Djino Will TV, une chaine Youtube et Facebook de la diaspora congolaise spécialisée dans les événements aux USA.

Confiant que la Cour d’appel est plus avisée que la cour de première instance, l’avocat pense que l’affaire aura une issue heureuse pour les nombreuses victimes congolaises.

Cependant, la diaspora rd-Congolaise- venue de plusieurs états américains ainsi que des pays voisins- qui a effectué le déplacement pour soutenir l’IRA, a déploré l’indifférence du pouvoir de Kinshasa : « Nous regrettons l’absence non seulement des autorités de l’ambassade de la RD-Congo à Washington qui ont refusé toute implication, mais surtout des médias qui matin, midi et soir se caractérisent par les chants à la gloire du régime de Kinshasa. Nous saluons le patriotisme de nos confrères et compatriotes journalistes de la Voix de l’Amérique qui, par leur attachement à la nation congolaise, ont répondu à notre appel de mobilisation » a fait remarquer le blogueur et célèbre journaliste congolais Djino Will.

Loin d’être une affaire frivole, seulement par sa composition, le dossier que porte IRA devant les juridictions américaines, fait trembler. Tenez ! l’équipe juridique qui représente les victimes congolaises est composée de deux chercheurs et experts renommés sur le travail forcé des enfants, du professeur Siddharth Kara et le Dr Roger-Claude Liwanga.

Dans leurs déclarations au sortir de l’audience en appel, on pouvait sentir la profondeur du dossier : « ce procès représente l’aboutissement de plusieurs années de recherche sur les conditions horribles de l’extraction du cobalt en RDC. Dès le moment où j’ai rencontré M. Collingsworth et lui ai décrit mes découvertes, il s’est engagé à tenir ces entreprises responsables de s’enrichir aux dépens des enfants les plus vulnérables du Congo. J’espère que nos efforts sont dignes des familles courageuses qui ont partagé avec nous leur tourment incommensurable, et que la justice et la décence triompheront de la poursuite du profit à tout prix », a déclaré le professeur Kara.