RDC : les dépenses publiques chiffrées à plus de 800 millions USD, en janvier 2023 !

Siège social de la Banque centrale du Congo

L’évolution de dépenses publiques de la République Démocratique du Congo est très préoccupante en ce début 2023. La sonnette d’alarme a été tirée par le ministre des finances Nicolas Kazadi, au cours 97ème réunion du conseil des ministres tenue le vendredi 17 février dernier.  

Dans sa communication, Nicolas Kazadi a indiqué que les recettes mobilisées, du 1er au 31 janvier 2023, ont été de l’ordre de 1.151 milliards de francs congolais (558.424,80 millions Usd), contre une prévision de 1.098 milliards CDF (532.711,06 millions Usd), soit un taux d’exécution de 105% par rapport aux assignations budgétaires annuelles. Comparé au mois de janvier 2022, l’augmentation est de 12%.

Les dépenses, quant à elles, ont été explosives,  chiffrées à 1.659 milliards CDF (804.888,57 millions Usd), laissant un déficit de 496 milliards (240.641.790,40 USD), occasionné principalement par les dépenses sécuritaires, les mises à la retraite ainsi que le fonctionnement.

Des mesures de Kazadi face à cette évolution préoccupante de dépenses publiques

Selon le compte – rendu de conseil, lu par le ministre de la communication et porte – parole du gouvernement- Patrick Muyay-, ces dépenses ont été  entièrement financées par les Bons du Trésor, les Obligations du Trésor et les appuis budgétaires des bailleurs. Reste qu’il ne s’agit pas d’une situation envieuse pour les finances publiques du pays.

Aussi,  pour tenter cette évolution préoccupante des dépenses publiques, le ministre des Finances a préconisé un certain nombre de mesures, dont: la suspension, jusqu’à nouvel ordre, du paiement de la dette intérieure, hors mis celle déjà engagée; le ralentissement des dépenses de fonctionnement jugées non contraignantes; la limitation au strict minimum des dépenses effectuées en cash; le strict contrôle, au mois le mois, de l’évolution de la masse salariale; et, enfin, le strict respect de la chaîne de la dépense et la réduction des paiements par procédure d’urgence.

En ce qui concerne la première mesure, nous aurions souhaité que le gouvernement puisse aussi décider de la suspension du paiement de cette dette en devise nationale, afin de consolider cette stabilité constatée depuis quelques semaines sur le marché de change. Quant aux retombées de mesures préconisées par Nicolas Kazadi pour l’orthodoxie des dépenses publiques, elles sont connues au courant du mois de mars prochain.

Adoption du décret de mise en œuvre des dispositifs électroniques fiscaux…

Par ailleurs, le ministre des Finances Nicolas Kazadi a soumis, pour adoption, le projet de décret portant modalités de la mise œuvre des dispositifs électroniques fiscaux et de la réglementation de la facture normalisée. D’après le ministre des Finances, la mise en œuvre de cette réforme permettra avant tout à l’administration fiscale d’authentifier, via un code numérique unique, chaque transaction commerciale réalisée par les opérateurs économiques qui collectent la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).

Elle va, ensuite, permettre l’exploitation de données sur ces transactions pour le contrôle des déclarations de la TVA et  l’évaluation des chiffres d’affaires de chaque opérateur économique.

Après débats et délibérations, ce projet de décret a été adopté.

Jeanne Bahati

En savoir plus sur cfinances.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture