RDC : le Francs congolais atteint le seuil de 2.500 le dollar Us, à cause de Nico ! 

Le ministre des finances Nicolas Kazadi, responsable de la dépréciation actuelle CDF

Face au dollar américain, le franc congolais n’arrête de dévisser sur le marché parallèle. En effet, à moins d’un mois, il est passé de 2.100 CDF le dollar américain à de 2.50O Francs congolais depuis ce lundi 6 mars 2023 à la cité, ce qui représente une dépréciation de 16 %. Conséquence de cette situation, les prix se sont fortement emballés sur les marchés de biens et services, mettant ainsi la population dans un total embarras ! Il faut dire que cette situation est d’autant plus surprenante qu’elle se produise en une année électorale où, le pouvoir en place devait en principe  tenter le tout pour le tout pour améliorer tant soit peu les conditions sociales de la population, dans l’espoir de se faire reconduire aux commandes du pays !  Félix Tshisekedi  a – t- il enfin changer d’avis par rapport à la présidentielle, serait – il en train d’annoncer implicitement son intention de ne plus se représenter en cette élection attendue en décembre prochain ?

Tout en lui indique  clairement qu’il tient à prolonger son bail au palais de la Nation !

Rien n’est moins sûr.  Car tout en l’homme, sa volonté de toujours contrôler à sa seule guise tous les rouages de l’organisation et de la  reconnaissance définitive des résultats des élections, indique clairement qu’il tient encore à prolonger son bail au Palais de la Nation. Quel qu’en soit les prix,  malgré ce qui pourrait en résulter en termes de conséquences !

Réuni le  mercredi 01 mars dernier, le comité de conjoncture économique avait chargé la banque centrale du Congo (‘BCC) d’appliquer un certain nombre de mesures  afin d’arrêter cette surchauffe au niveau de marché de change .Il s’agit notamment de  la poursuite du suivi du facteur de liquidité dans le système bancaire national, des réformes conclues dans le cadre du programme des réformes structurelles en rapport avec le programme avec le FMI et de la politique de diversification de l’économie nationale.

Les membres du comité de conjoncture économiques après leur réunion avec le premier ministre

Mais sur place en RD – Congo,  l’on en est encore à se demander si  les fameuses mesures seront d’application à partir de quel moment exactement. Puisque le jeudi 02 déjà,  une rumeur a failli secouer la ville de Kinshasa. Selon cette rumeur, la devise nationale serait en train de s’échanger à 2.900 CDF contre 1 dollar américain au quartier Mombele dans la commune de Limete. Dépêchée sur le lieu, l’équipe de cfinances.info n’avait rien vu de tel. Reste tout de même  qu’au sein particulièrement de la capitale RD – Congolaise,  les spéculations encore vont bon train.  Il se raconte même que d’ici à la fin de l’année, le  »Roi dollar » pourrait atteindre le seuil de 3.000 Francs congolais, ce qui provoque une psychose indicible sur  le marché de change. Mais, comment en est – on arrivé – là ?

Nico Kazadi en tenue de Caligula !

L’image peut paraitre choquante, bouleversante même pour ceux qui n’aperçoivent ‘‘Nico’’ qu’à travers des prismes d’une certaine presse aux ordres, téméraire au point d’affirmer qu’il serait un ministre extraordinaire, artisan de l’augmentation actuelle des recettes publiques. Et pourtant, l’homme est directement responsable  de  la dégringolade très spectaculaire constatée actuellement du Francs congolais face au dollar américain. Tel cet empereur romain descendant d’Auguste et de Marc – Antoine, qui ne s’assura sa domination qu’en faisant souffrir les autres,   Nicolas Kazadi veut (aussi) marquer son passage au ministère des finances par la démolition complète de l’économie RD – Congolaise et cela, à travers des mesures aussi précipitées que mal pensées, relatives à la dédollarisation.

Préconisée par le Fonds monétaire international(Fmi) depuis la reprise des pourparlers entre cette institution monétaire et le nouveau pouvoir issu de l’alternance de 2019, Sele Yalaghuli,  ministre des finances de l’époque, ne l’avait pas appliqué. Économiste rigoureux et ancien collaborateur de l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo, il était  certainement prévenu que cette mesure  pouvait être mortel pour l’économie, surtout si elle est appliquée sans tenir compte de certaines précautions liées notamment à l’environnement et à l’état d’avancement de mentalité de la population vers des formes de plus en plus complexe de la vie économique.   

Cependant, la fameuse mesure sera remise au goût du jour par son successeur Nicolas Kazadi, le 20 juin 2022, lors de la cérémonie de restitution de la notation financière souveraine de la RD-Congo en monnaie locale, par l’Agence Bloomfield international corporation. C’était plus une histoire d’orgueil personnel que du réalisme basé sur des données économiques, estime – t- on.

L’application de la mesure relative à la dédollarisation de l’économie RD – Congolaise a débuté 08 juillet 2022,  par la limitation des dépenses courantes en devise américaine. Si dans cette première étape tout s’était passé sans accroc, les choses se sont présentées autrement lorsqu’il fallait passer à une autre étape, à savoir : le paiement de la dette intérieure en Francs congolais. Malgré les mises en garde de la société civile- dont celle de votre journal à travers l’article ci – dessous-, Nicolas Kazadi, qui se croit égal des dieux en matière des finances publiques, n’en a finalement fait qu’à sa tête.

Un avenir sombre pour la devise nationale…

Ainsi, l’argent payé aux créanciers internes a été directement déversé sur le marché de change par les récipiendaires, provoquant cette (forte) dépréciation du Francs congolais constatée depuis. Pire, le gouvernement ne compte pas s’arrêter là, car, ce paiement devra continuer, du moins pour ceux dont ce processus est déjà en cours, précise le communiqué précité du comité de conjoncture économique. Ce qui augure un avenir sombre pour la devise nationale dont la dépréciation de sa valeur risque d’aller crescendo, au plus grand dam de la population qui voit ainsi son pouvoir d’achat se rétrécir comme peau de chagrin !  

Rappelons que le passage à l’économie dollarisée s’était effectué au courant de l’année 1990,  dans un contexte caractérisé par les facteurs suivants :

  • la chute de la mine de Kamoto (de la Gecamines) en 1989, entrainant, avec la combinaison de plusieurs facteurs dont la dette intérieure à l’entreprise consécutive à la détérioration des termes de change et la gestion peu orthodoxe de Mobutu,  à l’asphyxie de cette société minière qui contribuait au budget de l’état à la hauteur de plus 70% ;
  • l’instabilité politique caractérisée par la longue transition que le monde n’a jamais connue ;
  • les pillages de septembre 1991 et janvier 1993 qui ont complètement détricoté le tissu économique du pays, aggravant considérablement le taux de chômage du pays ;
  • le taux d’inflation dépassant les 1.000% ;
  • le taux de croissance négative (-17%) ;
  • le cadre macro – économique inexistant, etc.

Après les premières réformes initiées par Joseph Kabila en novembre 2001, la République Démocratique du Congo a certes fait du chemin, mais elle n’est pas encore parvenu à un niveau économique qui puisse lui permettre de revenir au comportement monétaire des années MPR – Parti – Etat, c’est – à – dire, de 1967 au 24 avril 1990. Et cela pour plusieurs raisons.

Premièrement, les instabilités politiques n’ont toujours pas disparu, avec notamment les bruits de botte dans la partie orientale du pays et les incertitudes liées au processus électoral.

Le gouvernement est invité à se raviser par rapport à cette question de la dette…

Deuxièmement, il y a toujours absence de l’industrie locale compétitive qui va faire en sorte que la population puisse consommer locale, au lieu de se tourner toujours vers l’extérieur pour satisfaire à ses besoins élémentaires.     En troisième lieu, le chômage demeure endémique, avec un taux dépassant les 80%.   Quatrièmement, la confiance de la population en la devise nationale n’existe pas encore.       

Le gouvernement est donc invité à  reprendre le payement  de ses créanciers internes en dollars américains comme auparavant, afin que s’arrête cette misère que ressente durement la population suite à cette dépréciation continuelle du Francs congolais…

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albert Tshomba

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