RDC: la hausse du prix de l’essence a déjà de l’incidence sur le coût du transport en commun à Kinshasa !
Finies les difficultés du transport en commun en lien avec la pénurie constatée la semaine passée, l’heure à Kinshasa est maintenant à celles provoquées par les conducteurs de taxis et taxi – bus. En cause, les prix de transport qu’ils pratiquent, lesquels sont à la fois arbitraires et illicites. « Puisqu’il n’y a pas encore une nouvelle structure de coût de transport dans la ville, c’est celle qui était anciennement pratiquée qui est toujours en vigueur », explique notre juriste – maison. Mais entretemps, les conducteurs ne peuvent pas aussi se permettre de travailler à perte. Ce qui explique les abus…
On rappelle que face à la pénurie du carburant, les autorités compétentes de la RDCongo avaient décidé le samedi 30 mai dernier de revoir à la hausse leur structure de prix, question de s’adapter à la tendance haussière de ce produit sur le marché international et ainsi endiguer la pénurie constatée. Ainsi, le prix du litre d’essence qui était à 2.095 FC est passé, depuis le lundi 30 mai, à 2.345 FC et celui du gasoil s’écoule aujourd’hui à 3.335 Francs congolais.
Cependant, au lieu de disparaitre, la difficulté de transport, causée avant la dite mesure par la pénurie, a plutôt pris une autre allure. Les conducteurs de taxis et taxi – bus ont pris la décision d’augmenter le prix de transport, en l’absence de toute révision subséquente de la tarification par l’hôtel de ville de Kinshasa.
« Je suis obligé d’agir ainsi, puisque si je ne le fais pas, c’est à perte que je vais devoir travailler », explique Gilberto, un chauffeur de taxi – bus, rencontré sur le parking du Rond – Point Ngaba, à une encablure de l’université de Kinshasa. D’ici à l’Université pédagogique National (UPN) dans la commune de Ngaliema, le coût du transport est fixé à 1.000 Francs congolais alors qu’officiellement, le montant de ce trajet est encore à 500 Fc, soit une augmentation de 100% !
Du côté du marché central de Kinshasa, le constat est encore plus amer. Ici, le prix du transport en commun a triplé et même quadruplé, a constaté cfinances.info. C’est le cas du transport entre ce lieu de négoce et « Kingasani ya suka ». De 500 Francs officiels, les chauffeurs de taxi – bus qui couvrent ce trajet n’ont en effet aucune crainte d’exiger à leurs clients 1.500 voire même 2.000 Francs congolais. Sans que cela ne préoccupe les autorités compétentes.
« Il n’y a que toi qui crois encore qu’il y a des autorités dans cette ville », fait remarquer un passager d’un de taxi – bus de marque Mercedes 2007. « Tu devrais plutôt commencer à te préoccuper plutôt de l’absence de service chargé de réguler la circulation au sein de cette ville. Voire les poches de chauffeurs, c’est pratiquement chercher à voir la vermine, alors qu’on ne remarque pas cet éléphant qui est juste à cote de soi », ajoute-t-il. D’autres affirment que le problème se trouve surtout du côté du gouvernement qui n’a fait que majorer les prix du carburant, sans garantir aux pétroliers un approvisionnement régulier et certain.
Ainsi, pour tenter de trouver la solution à ce problème , le gouvernement de la RD-Congo a lundi affirmé avoir mis à la disposition des pétroliers une somme de 30 millions de dollars américains. Cela, en vue de les permettre de faire face aux difficultés liées à l’approvisionnement dans le pays. Occasion pour le ministre de tutelle d’en appeler à une gestion saine de cette subvention, de sorte à éviter au pays des ruptures de stocks.