RDC : Devant la TGI/Gombe, Afriland First Bank réclame 2 milliards USD à l’État rd-congolais

Source : Radio Okapi

S’il y a une affaire qui est très bien connue des juridictions congolaises, mais qui fait peur aux juges, c’est l’affaire Afriland First Bank. Alors qu’aucun juge ne veut être de la composition qui l’attend, l’affaire Afriland First Bank ne cesse de revenir devant les tribunaux de Kinshasa sous différentes formes.

La dernière en date, c’est celle conduite par un collectif de huit avocats, dont Azarias Ruberwa, devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kinshasa Gombe. Ce collectif, conseil d’Afriland First Bank, a déposé, depuis le 13 juillet 2022,  une requête en annulation de la décision mettant la banque sous administration provisoire.

Cette requête est une contre-attaque lancée contre le jugement pris en juin 2022 par le tribunal de commerce, après une accusation de la Banque centrale du Congo (BCC). Ce jugement, confirmée en appel, désignait les deux administrateurs ad hoc d’Afriland choisi par le conseil d’administration, contre la volonté de la BCC.

Selon le Conseil d’Afriland First Bank, l’État rd-congolais, par sa banque centrale, a causé depuis plusieurs années des préjudices à leur client. A cet effet, il demande, à titre de réparation, une somme d’environ 2 milliards USD.

La patate chaude

Au tribunal de grande instance, les juges murmurent déjà dans les couloirs. Personne, alors personne, ne souhaite être mis dans ce dossier qui sera entendu le 5 aout prochain. Tout le monde a encore à l’esprit ce qui est arrivé au juge Ondimba Osepe Jean Robert et au greffier Benonga Ikolia, tous deux emprisonnés pour avoir dit le droit dans cette affaire.

N’ayant pas apprécié la décision rendue le 22 avril 2022, par ce juge assisté de son greffier, le directeur général par intérim d’Afriland First Bank, Patrick Kafindo, proche des hommes du pré – carré du chef de l’État rd-Congolais, avait mis les deux fonctionnaires de l’État au gnouf. Comme des malfrats !

Preuve de la surpuissance de Kafindo, l’ordonnance de ce juge du tribunal de commerce, Ondimba Osepe Jean Robert, qui était assortie d’une clause exécutoire sur minute, n’a jamais été exécuté. Ide Bopilo et Lionel Foko qui devaient prendre le fauteuil de Patrick Kafindo, désavoué par les actionnaires et le Conseil d’administration, ne vont jamais entrer en fonction. Pire, Kafindo va continuer à agir au nom de l’institution. Des hommes en arme, sur ordre d’en haut, seront placés à sa garde pour tenir des mains de maitre le siège de l’institution sis Boulevard du 30 juin. Ce feuilleton va continuer pour un bon bout de temps…

Tour de passe-passe

scène 1 : 27 avril 2022, Kafindo introduit une requête sollicitant la rétractation de l’ordonnance du juge Ondimba;

Scène 2 : 2 mai, il est débouté par le juge Mubi Matondo qui confirme l’ordonnance de son collègue.

Scène 3 : Quelques jours plus tard, Kafindo saisit la Cour d’appel du tribunal de commerce qui donne raison à Kafindo.

Scène 4 : Deux jours après cette décision, les deux administrateurs confirmés par le premier juge saisissent la même cour d’appel en rétractation de son arrêt rendu en faveur de Kafindo, ce même tribunal, le jour suivant, et réhabilites les deux administrateurs. 

Mais en toile de fond, le combat est ailleurs… les juges ne savent plus quoi faire. Des coups de fil d’en haut, des menaces d’en bas, etc., finalement, les jugements sont rendus selon la dernière menace… Mais, dans l’entre-temps, Kafindo continuait de régner en seul maitre sur le terrain, jusqu’à ce que la BCC ne vienne jouer sa partition pour l’intérêt d’en-haut.

La saga continue : scène 5 : à suivre !

albert Tshomba

2 commentaires sur “RDC : Devant la TGI/Gombe, Afriland First Bank réclame 2 milliards USD à l’État rd-congolais

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