RDC : 7ième édition réseau d’affaires, l’impossibilité de sortir des sentiers battus
Après la DRC-Africa Business forum et la foire internationale des entrepreneurs, les gens d’affaires congolais se sont encore rencontrés à Kinshasa dans le cadre de la 7ème édition du réseau d’affaires Makutano. Depuis le mardi 7 décembre 2021, ce réseau réfléchit autour du thème « Out of the box », mieux sortir des sentiers battus.
Une fois de plus, ce réseau, fondé par la femme d’affaires Nicole Sulu avec pour objectif de créer un cadre d’échange entre les acteurs du privé et les instances publiques de la RD-Congo, n’a vraiment pas pu sortir des sentiers battus pour cette édition, malgré la volonté affichée des organisateurs. Le climat des affaires que doit offrir et garantir l’interlocuteur majeur dans ce dialogue, les instances publiques, ne permet pas de penser hors de la boite.
Dans son discours inaugural, même le premier ministre congolais, Jean Michel Sama Lukonde, a parlé en termes de perspectives à venir et de litanie de bonnes intentions. Pour lui, l’amélioration du climat des affaires passe nécessairement par la réforme du système fiscal de la RD-Congo et implique par ailleurs, les investisseurs extérieurs. A la question de savoir ce qui arrive en premier, est-ce la reforme fiscale ou l’apport en investissement étranger, ou encore les deux au même moment ? Même pas un début de réponse n’a été donnée, moins encore aucune annonce n’a été faite sur le projet de cette reforme fiscale. Un autre discours de plus, disait-on dans la salle.
Du « sortir des sentiers battus » à la « transition énergétique, une opportunité d’affaires pour la République Démocratique du Congo » le thème qui a le plus captivé l’audience, plusieurs questions ont été soulevées par un cadre à la Société nationale d’électricité (SNEL), Fabrice Lusinda. Appelé a développer cette question, là aussi son constat est alarmant, comme pour dire, difficile de sortir des sentiers battus. Pour Lusinda, « la République Démocratique du Congo ne produit et ne consomme qu’environ 13 à 14 millions de mégawatts par an. Avec dix millions d’habitants, la Belgique consomme 80 millions de mégawatts par an. Un paradoxe lorsqu’on a soulevé la question liée à l’énergie. Si l’on calcule la quantité de charbon de bois que tous les congolais consomment dans les villes et à l’extérieur, cela représente en électricité l’équivalent de 330 térawatts par jours en clair, 330 millions de mégawatts par an soit une consommation plus élevée que l’Afrique du Sud ».
Alors qu’on a encore frais à l’esprit que cet argument sur les énergies renouvelables n’a pas marché lors de la COP 26 de Glasgow où, malgré sa position stratégie, la RD-Congo est sortie avec du menu fretin. Les participants ont toutefois reconnu les efforts du gouvernement dans la visibilité du pays comme un lieu d’opportunités d’investissement, mais qui est au même moment occulté par l’épais écran de fumée que soulèvent les nombreux scandales de corruptions, détournements, parodies de justice, clientélisme à tel point que les investisseurs font parfois concurrence si pas aux autorités elles-mêmes, à leur proches qui agissent comme prête-noms.