RD-Congo : l’Etat des juges de Tshisekedi, trois ans après, ne fait gagner d’une seule place sur l’indice de la corruption.
La corruption a la peau dure, on dirait. Malgré les jambes et les bras, accompagnés des tintamarres sur l’Etat de droit, mieux l’État des juges, implémenté par le pouvoir de Kinshasa, la RD-Congo ne monte que d’une place en se classant désormais à la 169ème place sur 180 pays, selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) de 2021 publié par Transparency International.
La grande progression attendue, après toutes les mesures et politiques mises en place, n’aura pas eu lieu. Une place de gagner n’est pas si mauvaise en soi. On doit commencer quelque part.
Cette progression, moindre soit-elle, doit être mise à l’actif du travail de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui, au début de l’année a eu du vent en poupe, du moins sur le plan médiatique, avec des déclarations tonitruantes donnant l’impression que le glas de la corruption et de l’impunité avait sonné en RD-Congo.
Et non, c’est plutôt le patron de l’IGF, Jules Alingete qui devient la coqueluche du petit écran que la lutte contre la corruption elle-même. Très vite, ses méthodes sont critiquées. Il se comporte comme un magistrat du parquet financier d’une autre espèce, puisque ne s’empêchant pas de rendre public les résultats de ses enquêtes, lorsque des menus fretins ou des opposants sont visés. Elle-même un service de la présidence de la République, l’IGF est accusée d’être très complaisante envers l’institution président de la République, qui traîne la réputation d’être aujourd’hui le berceau de la corruption en RD-Congo.
Plus de 2,5 milliards de dollars en trois ans, en termes de programmes lancés par le Président de la République sous le nez de l’IGF. Les moments choisis pour initier ces projets sont tout autant suspects qu’à dessein. Ne répondant aucunement devant le parlement, l’institution président de la République a choisi tactiquement de lancer des programmes à coup des millions entre l’installation de deux gouvernements. Cette culture devenue endémique qu’on a trouvé des conseillers du chef de l’Etat piloter des projets à la place des ministres pourtant déjà installés.
Qui pis est, les institutions habilitées par les lois et les règlements du pays à lutter contre la corruption semblent complètement être abandonnées au profit de l’IGF (lire notre article : Avec son Alingete et contre la justice, Tshisekedi bloque lui-même les investisseurs sérieux). Comme pour dire, l’IGF devient un outil au service du maître pour museler les opposants du chef en brandissant des menaces de poursuites. Curieux, cette IGF maintenant cogère, mieux participe à la prise des décisions dans les entreprises afin de juger en amont de l’orthodoxie de passation des marchés, dépenses publiques, etc. Alors que la loi, non seulement prévoit dans chacune de ces entreprises des structures internes en charge de ces contrôles en amont et, sur le plan très global, a prévu des autorités externes compétentes.
Une seule place de gagnée reste un bilan mitigé pour un pouvoir qui s’est voulu différent de son prédécesseur.
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