RD Congo : Le FMI satisfait du programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit !

Dans un communiqué rendu public le mercredi 10 mai 2022, le Fonds monétaire international (FMI) exprime son satisfecit, au terme d’une mission d’évaluation de sa délégation sur la deuxième revue du programme économique et financier du gouvernement de la RD Congo appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), laquelle entre dans le cadre l’accord triennal conclu avec l’exécutif congolais en juillet 2021.   Conduite par Mercedes Vera Martin, cette délégation, qui a séjourné à Kinshasa du 27 avril au 09 mai 2022,  estime que  « tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été remplis »,  permettant,   avec le soutien du secteur minier et des services,  une croissance réelle du PIB et une stabilité de l’inflation qui s’est établie à 5,3 % à la fin de 2021.

Grâce au niveau élevé des exportations minières,  le déficit courant s’est réduit à 1% du PIB conduisant à « une augmentation significative des réserves internationales brutes », lesquelles avaient atteint  près de 3 milliards de dollars ou 6,4 semaines d’importations à la fin de 2021. L’équipe du Fmi s’est également  félicitée de l’amélioration à 1 % du PIB du déficit budgétaire global. Et cela,  en raison de recettes plus élevées et d’investissements inférieurs aux prévisions. Fort de ce tableau, cette équipe croit savoir que les perspectives du pays pour 2022 « restent relativement favorables » et   offrent des opportunités réelles pour la consolidation de la stabilité macroéconomique, « malgré d’importants risques à la baisse, notamment en lien avec la guerre en Ukraine ».

Dans ce contexte de décroissance dû à l’opération militaire spéciale de la Fédération de Russie en Ukraine, Le Fmi justifie son optimisme sur la résilience de la RD Congo par plusieurs facteurs.  

En premier lieu,  il y a  le taux relativement bas de recul de prévision de croissance, révisée à 6, 1% contre 6,4%. Deuxièmement, le fait que le léger excédent du compte courant constaté, tiré par des dons les plus élevés et un déficit commercial relativement stable, soutiendra à coup sûr « une accumulation des réserves supplémentaires ».

Pour cette institution de Bretton Woods, la hausse des prix internationaux de l’alimentation et de l’énergie va naturellement peser sur l’inflation, provoquant finalement l’augmentation des dépenses courantes « en raison notamment de subventions non ciblées sur les carburants ».  Toutefois, la détérioration budgétaire subséquente sera « contenue grâce à la bonne performance des recettes », espère – t- elle.

Les effets d’une performance qui peinent, malheureusement, à se faire ressentir au niveau de la population en raison de la gestion laxiste du régime Tshisekedi mais aussi du refus jusque-là constaté de ce dernier de réduire drastiquement le train de vies des institutions. En application d’une demande du Fmi leur faite depuis toujours. Selon des calculs du député national Delly Sessanga, l’application de cette mesure permettrait à la RDC de s’en tirer avec une économie de 650 millions de dollars américains. 

Malgré cela, “Les services du FMI ont apprécié l’engagement des autorités à renforcer leurs efforts de réforme afin de contenir les dépenses courantes », pouvait – on lire. On ne sait pas cependant si cet engagement porte sur la réduction du train de vies des institutions.  En attendant, rappelons tout de même que l’accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RD Congo pour 1 066 millions de DTS (100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard de dollars) a été approuvé par le Conseil d’administration le 15 juillet 2021. Ce, en vue d’aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de COVID-19.   La première revue a été achevé mi-décembre 2021. Pour cette fois, la délégation du FMI et les autorités  sont aussi parvenues à un accord, lequel  doit être soumis à l’approbation de la direction du FMI, au cours de la réunion de son conseil d’administration prévue à fin juin 2022.