RD-Congo, le bilan : 3 ans, plus de 4.5 milliards USD et 10 programmes présidentiels accouchent d’une souris naine

Tshisekedi et Kabila lors de passation de pouvoir le 24 janvier 2019

L’heure est au bilan 3 ans après l’accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême de la RD-Congo. L’Allemagne de l’Afrique ne restera qu’une des bonnes intentions sur la longue liste que cet ex-opposant avait dans sa gibecière alors qu’il battait le pavé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, comme om aime dire ici chez cfinances.info. Sur les 1826 jours qu’il doit passer au pouvoir, 1095 viennent d’être consommés, de façon très remarquable. 10 programmes présidentiels pour un total connu d’au moins 4.5 milliards USD sur 3 ans d’exercice du pourvoir. Ce qui représente une moyenne annuelle de 3 programmes, soit environ un programme par trimestre.

Le bilan est bilan est calamiteux. Le tableau synthèse que cfinances.info propose dans cet article est éloquent.

Trois programmes ont déjà connu un échec retentissant et immédiatement irrémédiable. Il s’agit du programme d’urgence des 100 premiers jours du chef de l’état dont les fonds ont été très massivement détournés. Des millions de dollars partis en fumé. Heureusement, un bouc émissaire avait été trouvé dans le bureau même du chef pour expier le pêche, Vital Kamerhe, l’ex-directeur du cabinet du président de la République. Hier arrêté, condamné puis libre (provisoirement ?) et présentement en occident. Les deux à n’avoir accouché de rien est le fameux programme présidentiel accéléré de réduction de la pauvreté. Et enfin, le programme relatif à la réponse multisectorielle aux effets du Covid-19.

Ce tableau vous est proposé par la rédaction de cfinances.info

3 programmes d’infrastructures sont en cours d’exécution, au niveau précisément de la ville – province de Kinshasa et du Kasaï central ainsi que du Kasaï – Oriental. On citera. Le premier, le programme Tshilejelu en exécution au Kananga, à Mbuji-Mayi et à Kinshasa). Pour ce programme, la presse congolaise annonce déjà que des têtes vont tomber au cabinet du président Félix Tshisekedi après le constat amer fait sur l’exécution du projet Tshilejelu. Plusieurs conseillers du chef de l’État seraient soupçonnés de détourner des fonds destinés à ce programme. Une chanson devenue récurant et qui rappelle Vital Kamerhe. Le deuxième programme de cette catégorie, programme présidentiel de la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales, est à peine visible à Mbuji-Mayi et Kabeya-Kamwanga. Et enfin, le programme Kinshasa Zéro trou. Les experts en urbanisme et construction ne s’expliquent même pas comment ce qui devait être un simple plan d’entretien normal et inhérent à toute construction de voie publique peut se muer en un programme de l’exécutif.

On note qu’un (1) programme vient à peine d’être lancé : le programme de développement des 145 territoires de la RDC. Ça sent déjà le fiasco. Une des éditions de cfinances.info en a parlé, on y reviendra, avec plus de détail vu la grosse somme en jeu, 1.6 milliard USD. On remarque que sur les 1,6 Milliard consacrés au programme, 1,16 (70%) est alloué aux infrastructures socio-économiques, 17% à l’économie rurale et chaine de valeur, et 0,3% seulement aux renforcements des capacités. De l’avis de plusieurs experts, ce faible pourcentage du renforcement des capacités pose déjà problème de la viabilité du programme, avec des acteurs locaux qui n’auront pas été assez formés. Des experts estiment enfin que ce programme a été conçu à Kinshasa, sans vraiment l’implication de la base.

Programmes sans planification ni étude sérieuse

Il y a par contre un projet dont on ne comprend ni d’A ni de B, alors que les infrastructures se trouvant sur le site prévu pour sa réalisation ont été, en janvier 2021, démolies en envoyant au chômage des milliers de commerçants. C’est celui en rapport avec la construction du grand-marché de la ville de Kinshasa.

Un autre projet annoncé mais non encore réalisé, c’est celui relatif à la construction de la nouvelle ville de Kinshasa dénommée « Cité Fasthi ». Avec son effet d’annonce, ce programme a été un gain politique pour le régime avec un président visionnaire. Mais sur papier, rien. Sur terrain, rien du tout.

Il faudra, par ailleurs, insisté sur le fait qu’il y a fort à parier que les trois projets d’infrastructures en cours d’exécution à Kinshasa et dans les deux Kasaï ne s’achèvent pas, puisque le dernier rapport, issu de la récente tournée du chef de l’Etat lui-même dans l’espace Kasaï, indique clairement que les fonds destinés à son financement ont quasiment été détourné par les conseillers de ce dernier. On dira la même chose pour celui qui s’exécute à Mbuji-Mayi et Kabeya-Kamwanga, lequel a conduit à l’arrestation du conseiller principal en charge de l’économie et finances, Marcellin Bilomba. Le soupçon de détournement pèse aussi sur « Kinshasa Zéro trous », où le gouvernement tente de sauver la face. Mais en vain !