RD-Congo : la crise pétrolière plus menaçante que jamais
La pénurie constatée partout en RD-Congo ne serait pas seulement une réalité congolaise. Certes, le transport et le retard pris dans l’accord de subvention entre le ministère des hydrocarbures et les pétroliers en rapport avec le gel des prix à la pompe peut-être une des explications plausibles, mais le phénomène est transcontinental. Le cours du pétrole atteindra les 100 dollars en 2022.
En effet, le prix du baril de Brent n’a cessé d’augmenter ces derniers jours dans le monde entier. Pour les experts en la matière, la cause serait les difficultés des pays pétroliers d’accroître leur production à la suite de la crise sanitaire de covid-19 et surtout de son variant Omicron. Les prévisions révèlent, comme conséquence, une augmentation des prix à la pompe en 2022. Déjà, le mardi 18 janvier 2022, le baril de Brent se négociait à l’international jusqu’à 88,13 dollars, après avoir déjà rattrapé la veille son sommet d’octobre 2018. La flambée du cours du pétrole a un réel impact sur le coût du carburant et la RD-Congo, où la courbe de la demande est croissante depuis des années, ne fait pas exception.
Par ailleurs, les pays membres de l’Opep+, la Russie, le Nigéria et la Libye en particulier peinent à accroître leur production, malgré leur promesse début janvier de maintenir leur programme de hausse progressive des exportations de pétrole. A ce jour, les experts estiment que seule l’Arabie saoudite est dans la capacité d’augmenter le sien. Cependant, ils doutent fort que ce pays soit prêt à le faire seul, sans d’autres membres du cartel.
les défis du changement climatique
Un autre grand producteur qui pouvait peser sur la balance, ce sont les États-Unis. Malheureusement, la montée en puissance des exigences environnementales et la demande des actionnaires de gisements rentables empêchent aux pétroliers américains de trouver des fonds nécessaires pour exploiter le pétrole de schiste présent dans le sous-sol du pays, exploitation jugée très polluante par la nouvelle
administration américaine.
Les pétroliers congolais qui suivent cette situation internationale de tout prêt ne s’expliquent pas la léthargie du ministre congolais des hydrocarbures qui s’attaque aux épiphénomènes. Pour eux, toutes les conditions sont réunies pour favoriser une hausse du prix à la pompe. Ils appellent le ministre à fixer dans un bref délai le nouveau barème de prix et de s’engager à payer les redevances dues au gel tous les trois mois afin de leur permettre à assurer avec sérénité la fourniture.