Métro Kin : un autre projet, sans chiffre, ni planification claire

La ville province de Kinshasa refait encore un autre coup du genre Grand-Marché ? Plusieurs députés se posent déjà la question après que le ministre provincial des Transports, Honoré Mbokoso Amour Kempay, ait présenté, le 16 novembre 2021, un projet de modernisation du réseau ferroviaire urbain de la ville de Kinshasa, dit « Métro Kin ».

Les ambitions du gouvernement Ngobila sont grandes. 300 km de voie ferrée verront bientôt le jour à Kinshasa qui, à ce jour, n’en compte que 75 Km quasi impraticable.

Métro Kin ira de la gare centrale jusqu’à l’aéroport de N’djili, de l’aéroport de N’djili à Maluku, de Maluku à la 12 rue Limete.  A partir de la 12ième rue, elle se déploiera à travers tout Kinshasa, en remontant d’une part vers le boulevard Lumumba, l’échangeur, en passant par Lemba, Selembao jusqu’au camp Luka.

Alors que rien n’a été révélé sur le coup d’un tel projet, l’origine des financements, les entreprises soumissionnaires, la durée exacte des travaux… tout ce qu’on connaît déjà, c’est le coût du billet pour prendre place à bord du wagon de Métro Kin : « 1200 Francs congolais ».  

Ce qui inquiète davantage est la contradiction interne dans les propos du ministre provincial des Transports. Il renseigne que ce projet s’étend sur 35 ans dont 5 ans pour les études, une phase déjà réalisée. Qui a réalisé cette phase ? Les 30 ans qui restent, est-ce pour le début ou la fin des travaux ? Est-ce pour la mise sur rail des trains ? Qui pis est, sur quelle     base peut-on fixer le prix des billets pour un projet de 30 ans ?

Par ailleurs, ce projet nécessitera la désappropriation des plusieurs milliers des propriétaires immobiliers à Kinshasa. Pour le ministre, un projet de construction de 1000 maisons sera mis en place pour reloger les victimes et 12 millions sont prévus pour les indemniser. Mais rien n’est dit où ces maisons seront construites, quand, par qui, etc. On attend des réponses auprès du gouvernorat.