« Mégestion » à l’UPN de 2015 à 2023 : Ce qu’a révélé le rapport de l’IGF sur cette institution !
En fin Novembre 2023, alors qu’on venait fraîchement de la crise de la Francophonie et ses délires, le nouveau feuilleton qui s’est ouvert est celui de l’Université Pédagogique Nationale. Cette nouvelle série est loin d’être terminée comme celle qu’elle remplace, mais des révélations faites sont bien impressionnantes. De 2015 à 2023, des grosses sommes ont disparus et des nombreuses caisses ont été créées dans les facultés et département de cette institution d’enseignement supérieur.
L’inspection générale des finances (IGF) a fait part de la mauvaise gestion de l’université pédagogique nationale (UPN) ressortant du rapport de contrôle de gestion mené de 2015 en mai 2023, période s’étalant sur la direction de plusieurs comités de gestion. Plusieurs facteurs démontrent le non-suivi de cette université dont :
– La non déclaration et non paiement des impôts à l’état, sur les primes et collations du personnel de l’UPN ;
– Le non-paiement des frais réguliers à la DGRAD, 190.225 USD sur les frais de diplôme de l’année Académique 2021-2022 ;
– La perception des frais illégaux en multipliant les caisses dans les facultés et départements ;
– La non-comptabilisation de 25% des recettes mobilisées par l’Université au cours de l’année académique 2021-2022 et qui sont consommées à la source pour un montant total de 7.470.724.245 CDF ;
– Sorties des fonds du compte n° 2042086876093 de la FBN Bank non justifiées pour un montant total de 5.156.396.114 CDF ;
– Saisine de la Justice en vue d’interpeller les Responsables de la société J.SEL MATERIAUX au sujet du contrat d’un montant de 5.058.707,69 USD pour la construction des auditoires, en violation flagrante de la loi relative aux marchés publics, mais dont les bâtiments ont été démolis pour malfaçon ;
– Perception des frais illégaux non prévus.
Partant de tous ces facteurs, l’inspection générale des finances formule des recommandations, notamment :
– La suspension de tous les membres du comité de gestion et saisine de la justice ;
– La poursuite de l’encadrement des opérations financières dans le but de limiter les dégâts en évitant les dépenses en dehors de l’institution ;
– Fiscaliser l’UPN suivant la lettre numéro 075/PR/IGF/OM086 et 0195/2023 du 31 juillet 2023 de l’équipe de contrôle adressée au Directeur de Recherche et Assiette fiscale ;
– Demande au ministre de l’enseignement supérieur et universitaire de respecter scrupuleusement les dispositions des textes régissant l’ESU sur la nomination du recteur et l’administrateur du budget ;
– Fixation des barèmes des rémunérations des mandataires des établissements d’enseignement supérieurs publics.
– Interdiction formelle de perception des frais non prévus ni par des textes légaux ni contenus dans les instructions du Ministre de l’ESU (frais jugés illégaux) auprès des étudiants ;
– Exigence pour toute sortie de fonds, de l’existence des pièces justificatives, sinon ladépense non justifiée serait à charge du bénéficiaire des fonds prélevés ;
– Fixation par le Gouvernement, par le biais du Ministre de l’ESU, des barèmes desrémunérations des mandataires des Etablissements d’enseignement supérieur publics ;
– Suppression de la CPP (Coordination de Préparation Professionnelle) ;
– Rétrocession aux facultés et départements des fonds prévus dans les clés de répartitionfixées par différentes Décisions Rectorales afin de leur permettre de fonctionner.
L’Inspection Générale des Finances (IGF) a dans son rapport demandé la suspension, si pas, le changement du comité de gestion de l’UPN et la saisine de la justice. Loin de rester calme, le rectorat de l’Université Pédagogique Nationale est sorti de son carcan pour éclairer les choses. Cependant, les doutes planes !