Le secteur minier lucratif de Madagascar « paralysé par le trafic »

Une douzaine de groupes de la société civile ont dénoncé un manque de transparence dans le secteur minier lucratif de Madagascar, qui représente 30 pour cent de ses exportations.

ich en or, émeraudes, rubis et saphirs, Madagascar et ses richesses ont peu contribué à son développement ou à l’amélioration des conditions de vie du peuple malgache.

Comme le rapporte la correspondante de RFI dans la capitale Antananarivo, Laetitia Bezain, l’industrie aurifère – soumise à des trafics à grande échelle – est particulièrement préoccupante.

« Le trafic est en augmentation depuis trois ans… il est partout : à Maurice, en Afrique du Sud et à Dubaï », explique Clément Rabenandrasana, qui dirige l’OSCIE, une organisation de la société civile sur les industries extractives.

Opération en cours

Bien que le gouvernement ait suspendu les exportations d’or en 2020 dans le but de nettoyer l’industrie, son exploitation et sa commercialisation se poursuivent – avec 73 kilos de métal précieux interceptés en Afrique du Sud rien qu’en janvier.

« A chaque fois qu’il y a une affaire majeure, nous ne connaissons pas les tenants et aboutissants », explique Rabenandrasana, ajoutant que les auteurs et les vrais complices ne sont jamais révélés.

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« Nous demandons donc au gouvernement d’être transparent dans le traitement des cas à grande échelle… Le gouvernement doit contrôler ce circuit, pas les trafiquants.

De nombreux Malgaches extrairaient eux-mêmes de l’or pour subvenir à leurs besoins quotidiens – une raison en soi d’améliorer le secteur, ajoute Rabenandrasana.

« Ouvrir la porte aux abus »

Les groupes de la société civile s’interrogent également sur la gestion du ministère des Mines. Il est placé sous l’autorité intérimaire du Premier ministre depuis août.

La gestion intérimaire, soutiennent-ils, est une porte ouverte aux abus, à la corruption et au trafic d’influence.

Pour remettre de l’ordre dans le secteur, les groupes de la société civile demandent la révision urgente du code minier, qui est au point mort depuis que le ministère est dirigé par intérim.

Ils disent que leur demande de rencontre avec le premier ministre le mois dernier est restée sans réponse.

S Gayala

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