Le programme de 145 territoires : les incohérences et incertitudes persistent.

Au cours des réunions organisées le 13 et 16 janvier 2022 Félix Tshisekedi et les membres du Comité Politique de Pilotage du projet de développement à la base ont discuté sur les options d’orientation nécessaires pour le démarrage et le calibrage du programme de développement local des 145 territoires.

Si ces réunions nous ont permis de comprendre que le gouvernement a déjà rendu disponible près de 450 millions USD sur les 700 millions prévus pour 2022, le porte-parole du gouvernement, qui a fait l’économie des discussions à la presse, a semé encore quelques confusions et doutes. Il a parlé des 145 territoires sans faire mention du chronogramme de mise en œuvre. Il s’est contenté de dire que la mise en œuvre d’un tel programme en RD Congo n’est pas un exercice aisé.

Outre la discussion sur la répartition des tâches du comité de pilotage, il n’y a jusqu’à ce jour aucun protocole d’accord avec les agences d’exécution. Il serait sous examen, a-t-on appris.

Au Ministère du plan, le 20 janvier 2022, le représentant du PNUD s’est contenté de dire qu’il y a eu des échanges fructueux sur les modalités et des mécanismes du travail concret sur terrain.

Muyaya annihile l’action de Sama

Un autre hic ! Alors que ce programma a été lancé par le Premier ministre depuis le 9 octobre 2022 à la mission catholique de Lonzo, à 40 km de Kenge (Kwango), le ministre de la communication vient de déclarer trois mois plus tard que le programme est encore au stade zéro. « Nous sommes encore au stade de la mise en place du comité de pilotage », a déclaré Patrick Muyaya.

Sur papier, le programme prévoit 4 organes de pilotage, à savoir : i) le comité de pilotage politique (sous le Président de la République), (ii) le comité de pilotage stratégique (sous le Premier Ministre) (iii) la coordination technique nationale (sous le Ministre du Plan) et (iv) les agences d’exécution du programme. Le mandat et les modalités de fonctionnement des comités seront précisés par une Ordonnance du Président de la République ou un Décret du Premier Ministre, qu’on attend toujours à 23 mois de la fin du programme. Ce qui veut dire concrètement qu’aucune structure de pilotage ou d’exécution n’est mise en place et aucune étape provinciale n’est entamée.

Double rémunération ?

Par ailleurs, les disponibilités des fonds ne sont pas encore clairement déterminées. Le programme prévoit l’ouverture des comptes spéciaux par le Ministre des finances dans les banques commerciales en faveur des trois Agences d’exécution et la Coordination nationale. Qui pis est, le programme prévoit aussi une rémunération conséquente des différentes coordinations. La question que se pose cfinances.info est de savoir pourquoi payer ces coordinations qui comprennent les membres du gouvernement et de la présidence qui sont déjà pris en charge par le budget national ?