La hausse du prix des carburants, Bundimbu mis à l’épreuve
La crise est certes mondiale, elle se constate partout, confirment certains cadres du ministère des hydrocarbures. Notre rédaction a approché ce ministère pour en savoir plus sur les plans mis en place pour contrer cette hausse de prix des carburants qui commence à perturber toute l’économie du pays.
Le ping-pong entre SNCC et pétroliers au Kasaï
Déjà, lorsque le chef de l’Etat Félix Tshisekedi était en tournée au grand-Kasaï, à Mbuji-Mayi dans la province du Kasaï-Oriental le litre des carburants est passé de 3000 à 4000 francs congolais (2 USD).
Le président des importateurs des produits pétroliers de Mbuji-Mayi, Kalula Tshitenga, a justifié cela par la hausse du prix d’achat à l’importation et aux difficultés de transport pour acheminer la de Lubumbashi à la gare de Mwene-Ditu.
Du côté du transporteur, la Société de chemin de fer du Congo (SNCC), par son représentant provincial, Justin Mbuyi, la hause du prix des carburants n’est pas de son fait. Elle dit avoir acheminé dans la ville de Mwene-Ditu plus de dix wagons des carburants la semaine précédent Noel afin de lutter contre la hausse des carburants pendant la période des festivités.
Ici à Mbuji-Mayi, personne n’a voulu porter la responsabilité de peur d’être accusé d’avoir saboter la visite du chef de l’Etat dans son propre terroir, car sur marché, cette hausse de prix des carburants s’est accompagnée de la hausse de prix de transport en commun, qui par le fait d’entrainement, a occasionné la flambé des prix des denrées alimentaires dans la ville, alors que le président s’y trouvait encore.
A Butembo on blâme Covid-19
La même chose a été constaté à Butembo dans le Nord-Kivu. Là le prix du litre du l’essence est passé de 2200 (1 USD) à 2500 Fc (1,25 USD) à la pompe. Mais, mais il faut avoir de la patience pour faire la queue devant les stations services.
Sur le marché-noir où l’approvisionnement ne fait vraiment pas des problèmes, les vendeurs par galon, appelé Kadhafi, vendent le litre à 2700.
Cependant, à Butembo, c’est une autre explication qui est donnée par rapport au Kasaï. Selon le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) Butembo et Lubero, Polycarpe Ndivito, il faut blâmer le trafic entre Kenya et la RD-Congo qui n’a pas encore normalement repris à cause de la nouvelle vague de la COVID-19. Les véhicules transportant des carburants importé en RDC seraient bloqués depuis des semaines à Malaba à la frontière entre l’Ouganda et le Kenya. Les chauffeurs refuseraient de passer le test de Covid-19 rendu obligatoire entre le Kenya et l’Ouganda.
Sur le marché, le prix du transport en commun, Moto-Taxi, monte en flèche avec pour conséquence la flambé des prix des denrées alimentaires.
A Shabunda, c’est l’effet d’isolement qui s’accentue
A Shabunda-centre au Sud-Kivu, la hausse des carburants est attribuée plutôt à la rareté des vols commerciaux à l’aérodrome. Il semblerait, selon la société civile du coin, cette rareté des vols est due à la cessation des activités de la compagnie d’aviation Swala Aviation à Shabunda après le crash de son aéronef. Le marché du fret des marchandises serait actuellement contrôlé par deux agences, AGEFRECO et CONGOCOM qui, à l’absence du transporteur, ont revu leurs prix à la hausse.
Ici, le litre d’essence est passé de 4000 fc (2 USD) à 7000 fc (3.5 USD).
A Lubumbashi, les pétroliers accusent Kinshasa
A Lubumbashi, ce sont des longues files de véhicules qui s’observent devant toutes stations-services de la ville. On accuse les pétroliers de vendre les carburants à compte-goutte dans l’intention de créer la rareté afin d’augmenter le prix. Certaines stations-services de Lubumbashi n’ont pas attendu le prix du ministre. Chez elles, le litre est déjà passé de 2100 francs congolais (1,10 USD) à 2500 francs congolais (1.25 USD). Chez les Kadafhi, par contre, où on n’a pas à faire la queue, le litre est vendu à 2700 fc (1.70 USD).
Les pétroliers Lushois semblent plus politisés et revendicateurs. Pour eux, la fixation des nouveaux tarifs ne mettra pas fin au gel des stocks. Le gouvernement doit aussi prendre le ferme engagement de payer leurs pertes et manque à gagner causés par le gel des prix chaque trois mois. Les pertes et manques à gagner enregistrés par les pétroliers sont enregistrés à cause du gel des prix leur imposés.
L’incertitude persiste…
Les pétroliers accusent le ministre qui, selon eux, traine à publier la nouvelle structure des prix. Vendre les carburants au prix actuel, c’est courir le risque de pertes énormes si le prix est fixé à la hausse. Au niveau du ministère, aucune explication n’est donnée. Personne ne sait exactement quand est-ce que le nouveau barème de prix sera fixé.
Il faut rappeler que le secteur pétrolier vit sous perfusion en RDC depuis des années. On se rappelle encore du scandale du fameux comité de suivi des prix des produits pétroliers qui s’était payé une rétro-commission de 15 millions USD sur les 100 millions USD destinés à payer aux sociétés pétrolières pour compenser leur manque à gagner. En effet, en RDC-Congo l’Etat fixe un bas-prix de vente des carburants par rapport au prix marchand réel afin d’éviter la flambé de coup de la vie et, en retour paie aux pétroliers le manque à gagner. Le ministre lui-même, Budimbu, a fait polémique il y a quelques semaines après avoir avoué publiquement n’avoir suivi qu’une formation de deux semaines avant de prendre la tête de ce cabinet stratégique des hydrocarbures. Les conseillers du ministre font la langue de bois, en refusant toute interview.
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