Judith Suminwa Tuluka à la primature : Preuve de la masculinité positive en RD-CONGO (Entretien avec la Professeure Arlette Masamuna)

De gauche à droite, la Professeure Arlette Masamuna et la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka

Après la nomination d’une femme au poste de Premier Ministre de la République Démocratique du Congo, pour le prochain gouvernement, plusieurs voix s’élèvent dans la communauté nationale congolaise pour commenter cet événement historique. Au cours de l’interview qu’elle a accordée à cfinances.info le mardi 02 Avril dernier, la professeure Arlette Masamuna de l’Université Pédagogique Nationale affirme que cette nomination contribue effectivement à l’avancement des droits de la femme en RDC.

« Pour moi, la nomination de la femme au poste du Premier Ministre aujourd’hui est une réponse à la question de jouissance des droits de la femme parce qu’ici dans notre pays, la parité homme-femme est un prescrit constitutionnel. Mais en réalité, l’application de ce prescrit est sujette de beaucoup de discriminations pour la femme. La politique étant le miroir de l’observation de la parité, force est de constater que depuis 1960, aucune femme n’a été cheffe de Gouvernement dans ce pays quand bien même la présence de la femme au Gouvernement se situe en octobre 1966 » a déclaré la Professeure Arlette Masamuna.

Pour la Vice-doyenne de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de la première université pédagogique en RDC, cette nomination est une preuve de la masculinité positive en RDC, dont le Chef de l’État est le champion par excellence.

En outre, « le début de la féminisation de la fonction de Premier Ministre en RDC demeure une aubaine pour la femme congolaise afin de contribuer d’une manière efficace et efficiente au développement de son pays étant donné qu’elle est placée à la tête du Gouvernement. C’est également une responsabilité pour toutes les femmes congolaises de soutenir une des leurs qui est élevée à cette dignité. Que les regards des hommes et des femmes soient beaucoup plus égalitaires pour soutenir l’action de la Première Ministre, car sa réussite permettra au pays de Kasa-Vubu et de Lumumba de faire des bons en avant ».

C’est par ces propos que la Vice-doyenne de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’UPN a enrichi notre entretien tout en soulignant qu’elle est convaincue que l’égalité effective du genre n’est plus un mythe en RDC tout en invitant la femme congolaise à continuer de toujours croire en elle-même et à son potentiel, à se former et à bien se former pour faire profiter ses compétences à la nation toute entière.

Pour cette enseignante de Communication et Genre à l’Université Catholique au Congo (UCC), « les hommes sont appelés à développer des attitudes positives pour réduire les discriminations hommes-femmes si l’on veut éradiquer la culture sociale, de chez-nous, qui infériorise la femme avant d’attendre que la femme se décomplexe, à son tour, de son complexe d’infériorité socio-culturel puisque les principes de l’égalité et de la parité sont consacrés dans la Constitution de la RDC.

Judith Suminwa Tuluka, nouvelle première ministre de la RDC – Celcom présidence

S’agissant des attentes sur la nouvelle Première Ministre, Mme Masamuna dit d’abord que Mme la Première Ministre est consciente de sa responsabilité comme elle a fait savoir dans sa première déclaration du 1er Avril 2024, tout juste après sa nomination. Avec cette déclaration phare, Mme Arlette Masamuna croit fermement qu’au regard des qualités et capacités de la Première ministre, Son Exc. Judith Suminwa Tuluka, la RDC s’inscrit dans un nouvel élan, un nouveau paradigme aux regards des défis épinglés déjà par elle-même pourvu que les congolaises et congolais accompagnent leur cheffe de Gouvernement, d’abord dans le gouvernement et ensuite dans les autres institutions et enfin, dans toutes les différentes structures du pays pour l’aider à consolider notre édifice commun, la RDC.

Avant de conclure, « Hormis les pressions des formations politiques concernées par la composition du prochain Gouvernement, il est souhaitable que Mme la Première Ministre aie des marges de manœuvres pour constituer une équipe gouvernementale moins éléphantesque qui soit pro active, à l’écoute et au service des filles et fils de la RDC », a fait savoir Arlette Masamuna.

Enfin, « Madame Judith Suminwa n’est pas une magicienne qui viendra tout changer par baguette magique. Travaillons main dans la main pour l’émergence de notre Congo et bannissons cette culture du devoir pour la femme et rien que la culture du droit pour l’homme, car les défis à relever sont énormes», dixit Arlette Masamuna.

« Le 01 Avril fait date dans l’histoire de la promotion des droits des femmes en RDCongo avec la féminisation de la fonction de Premier Ministre. Mais il reste encore du chemin à parcourir dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable concernant la femme à l’horizon 2023 », a souligné la Professeure.

Soulignons que, la Vice-doyenne de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à l’UPN et Professeure des Universités, Madame Arlette Masamuna est convaincue que le train de l’égalité effective de genre est réellement en marche en RDC. Avant d’inviter la femme congolaise à continuer de toujours croire en elle-même et en son potentiel. Elle l’encourage à se former et à bien se former pour faire profiter ses compétences à la nation toute entière.

Julienne Iyalu

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