Jean-Claude Tshilumbayi : L’homme qu’il fallait au poste de Ier Vice–Président de l’Assemblée nationale (Portrait-Robot)
Livrés à la propagande et à tous ce qu’elle véhicule de nocive à l’image et la conception de la gouvernance politique de ce pays par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), certains ont fini par avoir une vision malheureusement réductrice sur cet homme. Ils croient notamment qu’il serait choisi par la hiérarchie du parti présidentiel au poste de premier Vice-Président de l’Assemblée nationale uniquement pour contre-balancer l’influence de Vital Kamerhe, l’empêcher, comme l’affirme une certaine presse, de se déployer d’une façon qui ne soit pas directement profitable aux intérêts politiques de Félix Tshisekedi que du sien propre.
Ce qui, comme de bien entendu, laisse supposer que le pays ne peut donc rien attendre de Jean–Claude Tshilumbayi Musawu, nonobstant ce petit rôle de simple girouette sans autre contenu que celui de chien de garde qu’on lui aurait prétendument assigné par le parti.
Et pourtant, derrière ce masque peu flatteur que lui prête certains pourfendeurs malencontreux se cache un esprit fin, un docteur en Relations internationales et expert avéré en droit international, le seul congolais de sa génération dont les publications scientifiques en cette matière, à l’instar de celle intitulée « Vers un ordre public international ? Regard sur quelques apories du discours politique’ », garnissent les prestigieux rayons de la bibliothèque de la Cour internationale de justice (CIJ).
Un homme donc qu’il fallait et qu’il faut, au regard de la mission dévolue au premier vice – président de l’Assemblée nationale qu’est notamment celle de s’occuper de la diplomatie parlementaire, surtout en ces moments où le pays subit une agression qualifiée de la part du Rwanda, sous l’œil complice de la Communauté dite internationale.
S’il faut se rappeler que lors de son discours d’investiture au terme de la présidentielle du 20 décembre dernier, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi avait promis de ne plus répéter les erreurs du passé, un pan de voile est donc levé. A travers le choix de Jean–Claude, Félix Tshisekedi a donc voulu mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Né à Kananga le 13 septembre 1978, de Nestor Musawu – Malowa (décédé) et de Maltilde Muleka Kabund, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi est originaire de la province du Kasai Central, secteur de Bushimayi, territoire de Lwiza, où il a fait ses études primaires, précisément à l’école DImukayi, avant de poursuivre sa formation au petit–séminaire Tutante de Kamponde, qui a formé des grandes personnalités du pays dont l’immortel Etienne Tshisekedi, option Latin-Philo.
Après l’obtention de son Diplôme d’état (baccalauréat), Jean–Claude, qui était durant ses années de petit–séminaire très engagé au niveau de l’église, fut admis à la Congrégation de Cœur Immaculé de Marie (CCIM), croyant qu’il était fait pour être prêtre de l’église catholique romaine.
Cependant, au bout de deux ans de formation, celui qui devait devenir plus tard professeur docteur en Relations internationales quitta le couvent pour aller s’inscrire à l’Université de Kinshasa, faculté des sciences sociales politiques et administratives, département des Relations internationales.
Et bien lui en prit, car, au terme de cette formation, il a été retenu assistant, ce qui lui ouvrit la porte à toute une série de promotions universitaires dont l’apothéose a été finalement l’admission de Isacc Jean-Claude Tshilumbayi au sein du corps professoral de cette prestigieuse alma mater, l’une des très rares en Afrique à avoir formé des savants de renommée mondiale, à l’instar de l’épidémiologiste Jean-Jacques Muyembe Tamfum !
Par ailleurs, l’actuel 1er Vice-Président de la Chambre basse est détenteur d’une licence en droit international avant de prêter serment comme avocat au barreau de Kinshasa – Gombe ; c’était en 2015.
Enseignant à l’université de Kinshasa, le professeur Jean-Claude Tshilumbayi exerce aussi comme professeur à l’Université catholique du Congo, à l’Université Kongo, à l’Université officielle de Mbuji-Mayi, à l’Université de Mbandaka et avait aussi dirigé l’ISDR (Institut supérieur de développement rural) de Tshibashi à Kananga, chef-lieu de la province du Kasai Central.
Intellectuel rigoureux, Tshilumbayi est un amoureux du travail bien fait, « perfectionniste jusque dans les moindres détails », précise un membre de son entourage. Propriétaire d’un cabinet qui emploie toute une myriade d’avocats, ceux qui y sont ne se lassent toujours pas pourtant.
« Il est très intelligent, un maitre dans son art, moins conflictuel en plus, ouvert au dialogue et très compréhensif. On ne peut en rêver mieux, comme employeur dans ce métier », lance un membre de son cabinet. Ce qui veut tout dire !
Parallèlement à ces activités sociales et professionnelles, le professeur Isaac Jean-Claude Tshillumbayi est un combattant de l’Udps de longue date. Son engagement au sein de ce parti avait débuté durant ses années petit séminaire.
Une fois à l’Unikin, Tshilumbayi était très engagé au sein de la section Jeunesse UDPS-UDPS-UNIKIN, à l’époque dirigée par l’ancien Vice-Ministre de Justice, Bernard Takahishe. Après le départ de ce dernier, l’actuel Vice-Premier Ministre et Ministre de l’intérieur, Jacquemin Shabani, prit le relais et incorpora le jeune Tshilumbayi dans son équipe.
A la fin du mandat de Jacquemin, Jean-Claude fut élu président sectionnaire, au grand bonheur du Secrétariat national de l’Udps en charge de la jeunesse dont l’animateur était Maitre Serges Mayamba, celui-là même qui avait, à travers une des manifestations estudiantines qui resta célèbre, ébranlé le régime de Laurent-Désiré Kabila, donnant une nouvelle impulsion au combat de ce parti face à l’autoritarisme qui venait de s’installer, après le départ du président de Mobutu.
Plus tard, lorsque Jacquemin Shabani fut nommé secrétaire général de l’Udps, il fit de Jean-Claude Tshilumbayi son directeur de cabinet.
En 2018, les deux cadres vont se retrouver à la Commission électorale du Parti (CEP), respectivement comme Président et Rapporteur général de ladite commission. C’est au cours de cette même année que l’actuel premier vice-président de l’assemblée nationale fut élu député provincial du Kasai Central, à la circonscription électorale de Luiza.
Néanmoins, ses obligations au sein de la CEP l’obligèrent d’être souvent à Kinshasa, où un vent de désordre avait élu domicile au sein du parti après l’avènement du président national de l’Udps à la Magistrature suprême.
Sur ces entrefaites, il est, dans la foulée, élevé au rang de président intérimaire de la CEP, fonction qu’il occupe jusqu’à ce jour. Avec comme bilan à son actif, ce grand nombre d’élus Udps et mosaïques, au sein des assemblées tant nationale que provinciale.
Pour ceux qui ont pensé à la responsabilisation de cadres compétents de l’Udps, il faut dire que leur demande a été donc exaucée, à travers la désignation du professeur Jean–Claude Tshilumbayi, le premier internationaliste à occuper le poste de premier Vice-président de la Chambre, au moins depuis le début de cette troisième République. Des lors, pourquoi ne pas faire confiance à ce grand intellectuel ?