International – FAO: 1,9 milliards d’USD pour lutter contre la faim et sauver 48 millions de personnes en 2023

28 July 2006, Rome – A general view of FAO Headquarters.

Source: FAO – Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a besoin de 1,9 milliard d’USD en 2023 pour sauver la vie et préserver les moyens de subsistance de certaines des personnes les plus durement touchées par l’insécurité alimentaire aiguë, qui continue de progresser au niveau planétaire.

L’annonce a été faite dans le cadre de l’appel humanitaire global des Nations Unies lancé par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires lors d’une manifestation spéciale qui s’est tenue aujourd’hui à Genève.

Avec moins de 4 pour cent des 51,5 milliards d’USD demandés au total pour 2023, la FAO peut fournir une aide cruciale axée sur les moyens de subsistance afin que 48 millions de personnes aient un accès stable à des aliments nutritifs. La FAO mise sur les liquidités, l’accès aux semences de cultures et de légumes, ainsi qu’aux aliments pour les animaux d’élevage, sans oublier la conduite de campagnes vétérinaires et l’amélioration d’infrastructures cruciales telles que les systèmes d’irrigation et les marchés pour que les familles et les populations vivant dans les zones les plus reculées et les plus durement touchées par les conflits soient en mesure de se nourrir et de se préparer à surmonter les prochaines crises.
En 2022, l’aide d’urgence apportée par la FAO aux populations victimes de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique a permis de préserver des actifs d’élevage essentiels et qu’ainsi 4,4 millions d’enfants puissent consommer du lait tous les jours, mais aussi de produire plus de 100 000 tonnes de céréales et de fournir des liquidités à plus de 1,5 million de personnes pour qu’elle puissent s’acheter de la nourriture, se soigner et satisfaire d’autres besoins de base.

Les actions de la FAO visent avant tout à répondre aux besoins et aux priorités des populations concernées, lesquelles sont composées à une écrasante majorité d’agriculteurs, de pêcheurs, de pasteurs et de sylviculteurs. L’objectif est qu’elles aient les moyens de rester chez elles quand les conditions de sécurité le permettent, de satisfaire leurs besoins et d’être actrices de leur propre relèvement.
Les grands facteurs de l’insécurité alimentaire aiguë.

Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations, l’irruption de la guerre en Ukraine et la multiplication des conflits créent une incertitude grandissante sur les marchés mondiaux de l’alimentation et de l’agriculture, ce qui fait bondir l’insécurité alimentaire aiguë. Alors que l’année 2022 touche à sa fin, près d’un million de personnes sont au bord de l’inanition, soit près de deux fois plus qu’en 2021. Dans le monde, sur les 222 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë élevée, près d’une sur cinq lutte pour manger suffisamment pour survivre au quotidien.
Rien que dans la Corne de l’Afrique, aux prises avec une sécheresse d’une intensité jamais vue depuis 40 ans, on estime qu’entre 23 et 26 millions de personnes doivent recevoir une aide humanitaire d’urgence. L’insécurité alimentaire aiguë devrait continuer à s’aggraver d’ici février 2023 car une sixième saison consécutive de sécheresse est attendue, ce qui est historique.

Le coût de l’alimentation augmente régulièrement depuis l’apparition de la covid-19. Les prix des produits alimentaires au niveau mondial étaient déjà à leur plus haut niveau depuis 10 ans avant que la guerre en Ukraine ne vienne créer de nouvelles perturbations. Alors que les prix des produits de base ont récemment diminué au niveau mondial, les prix à la consommation restent élevés ce qui a des conséquences importantes sur le pouvoir d’achat et la capacité à se nourrir des plus pauvres.
Les conflits et l’instabilité politique continuent d’avoir des effets dévastateurs de par le monde et de pousser des populations à fuir et à abandonner leurs terres, leurs embarcations et leurs bêtes, les laissant dans la misère, totalement dépendantes d’une aide extérieure.

La FAO intensifie ses interventions en cas de crises et de situations d’urgence

La FAO a renforcé son action en 2022 pour venir en aide à ceux qui en avaient le plus besoin. Elle a apporté une aide cruciale à 30 millions de personnes, en se concentrant sur les populations rurales et ceux pour qui l’agriculture est une question de survie.
Rien qu’en Afghanistan, la FAO devrait avoir porté assistance à 9 millions de personnes d’ici la fin de l’année, soit environ la moitié de la population rurale en situation d’insécurité alimentaire aiguë élevée. Quelque 3,6 millions de personnes bénéficieront de la distribution de blé d’hiver, qui s’achèvera en décembre.

En Somalie, plus de 24 millions d’USD de liquidités, ainsi qu’une aide axée sur les moyens de subsistance, ont été apportés aux populations rurales les plus exposées à la famine, tandis que plus de 11 millions de bêtes ont reçu de la nourriture, de l’eau et des soins vétérinaires de base.
En Ukraine, non contente d’apporter une aide agricole d’urgence aux agriculteurs, sous forme notamment de plants de pommes de terre, de semences de légumes et d’aide pécuniaire, la FAO redouble d’efforts pour préserver les récoltes et les réserves existantes et à venir. Elle a fourni d’importants moyens pour stocker jusqu’à 6 millions de tonnes de céréales (environ 30 pour cent des besoins du pays). Cette aide est indispensable pour préserver les céréales et permettre aux agriculteurs de les vendre et de les exporter le moment venu.

Les financements aux actions d’urgence dans le domaine agricole restent largement insuffisants
L’agriculture est un élément incontournable de l’action humanitaire et doit être considérée comme tel dans tous les appels humanitaires. Les interventions agricoles urgentes, en particulier celles combinées à une aide pécuniaire et alimentaire, ont des retombées énormes en termes de disponibilité alimentaire, de nutrition et de mouvements de population, ce qui fait fortement baisser d’autres coûts humanitaires.
Par exemple, le kit de blé d’hiver distribué en Afghanistan coûte juste 220 USD et permet à une famille de produire suffisamment de céréales pour répondre à ses besoins annuels et avoir un surplus à vendre.
En 2022, la FAO n’a reçu que 43 pour cent des fonds demandés au titre de programmes humanitaires. Ce chiffre cache d’énormes disparités: les appels au bénéfice de l’Afghanistan ont été entièrement financés, tandis que ceux pour le Nigéria et la République arabe syrienne ont recueilli à peine 10 pour cent des sommes demandées.

La manifestation qui s’est tenue aujourd’hui à Genève fait partie des trois manifestations prévues pour présenter l’Aperçu 2023 de la situation humanitaire mondiale. Les prochaines se tiendront à Addis-Abeba en partenariat avec l’Union africaine et à Riyad en partenariat avec le Centre Roi Salman pour les secours et l’action humanitaires.

La Rédaction

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