Du ministère de la Défense aux Transports : Jean-Pierre Bemba va-t-il survivre jusqu’à la fin du mandat ?
Il est bien parti pour son quinquennat dans le gouvernement Suminwa. Dès son arrivée, à Kinshasa, la capitale, le paysage a changé. Depuis plus de deux semaines, le transport est revu en baisse. Mais les embouteillages n’en finissent pas. Le déplacement devient un tout petit peu aisé dans la ville de Daniel Bumba mais les routes disparaissent. Jean-Pierre Bemba sera-t-il en mesure de survivre ? Marquera-t-il des points seulement dans les cœurs de Kinois ?
Nommé Ministre de Transport du gouvernement Judith Suminwa, Jean-Pierre Bemba Gombo était le choix auquel l’on s’attendait le moins à la tête de ce ministère, pour un ministre sortant de la défense.Il a pris la tête d’un Ministère dont les attentes de la population sont grandes, sur toute l’étendue de la République, et en particulier dans la ville province de Kinshasa où « embouteillages » et « prix de transport » sont des chants de lamentations quotidiens.
À Kinshasa où il vit, le défi est grand !
Dans le secteur de transport public à Kinshasa, l’anarchie est à son comble. La route appartient à tous et tous en font ce qu’ils veulent. D’une part, l’indiscipline routier et l’impatience chez les conducteurs, qui visiblement n’ont aucune notion du Code de la route. Ils sont ceux qui créent des embouteillages dans des rond-point et intersections des routes. À cette « vie de misère routière », il faut ajouter l »insolence et l’hostilité des contrôleurs communément appelés receveurs, qui choquent les passagers et les rendent inconfortables.
D’autre part, la liberté qu’ont les receveurs et chargeurs de fixer les prix selon leurs humeurs, la température et les heures de la journée, rendant le transport des longs trajets un luxe que les démunis ne peuvent pas se payer.
Le client est devenu esclave !
Le dicton selon lequel, « le client est roi » n’a plus sa place dans le transport congolais de Kinshasa depuis belle lurette. Le « Receveur » est roi et s’impose aux côtés des ses militaires, ces « chargeurs » de bus. Ils fixent à leur guise et le client n’a rien a dire. Le choix est le même « monter même à contrecœur pour partir et dépenser bien plus ».« Je dépense jusqu’à 20.000fc par jour pour le transport aller-retour de chez moi à Gombe » déclarait la semaine dernière un jeune homme habitant de Mont Ngafula, qui a requiert l’anonymat.
Et d’ajouter : « Cela me coûte plus de 100.000fc la semaine, et environ 400.000fc le mois (142,8$) alors que mon salaire ne dépasse pas les 600.000fc. le coût de transport du mois dépasse même mon loyer » poursuit-il.
Le transport en RDC, le grand défi de Bemba
Sur le plan national, Jean-Pierre Bemba a une lourde responsabilité. Au-delà de réglementer le secteur et de s’assurer du bon fonctionnement, il lui incombe la responsabilité de mettre à disposition tous ce qui sera nécessaire. Si à Kinshasa les nids de poules font lois sur les voies asphaltées, en RDC il n’existe pas de route.
La construction est donc imminente pour que l’homme des Transports contribuent au désenclavement du Congo profond. Mais n’étant pas le premier, pire celui que personne n’attendait à ce poste là, l’initiateur du MLC a intérêt à bien faire les choses, pour des raisons évidentes.
« Jean-Pierre Bemba sera-t-il capable de rester en vie ? »
La mort d’un Ministre en République Démocratique du Congo se vit selon que ce dernier ne donne pas le meilleur de lui pour accomplir ses tâches ou, selon que les mesures qu’il est en train de prendre sont piétinées par les uns et les autres. Jean-Pierre Bemba va prendre beaucoup d’autres décisions au cours de ce quinquennat s’il va jusqu’à la fin. Lesquelles sont restées dans la liste ?
Embouteillages monstres, construction des infrastructures de transport, le transport public, l’aviation et bien d’autres choses doivent être améliorées. Jean-Pierre Bemba est observé !