DRC-Africa Business Forum : la RDC veut sa part dans les 7 billions USD de l’industrie de batteries
A l’ouverture de la DRC-Africa Business Forum, des chiffres à donner des vertiges, pour un pays qui peine à réaliser un budget de 10 milliards USD. Tenez, 271 milliards USD pour la RDC à l’horizon 2035 seulement dans le secteur du cobalt et du lithium. Les ambitions, il n’en manque pas. On pouvait les percevoir dans le discours d’ouverture, de ce 24 novembre 2021, du ministre de l’industrie, Julien Paluku, devant le chef de l’État Congolais et plusieurs autres invités, dont le chef de l’État Zambien, Hakainde Hichilema.
Sous le thème de « Développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, du marché des véhicules électriques et des énergies propres », la DRC-Africa Business Forum a vu le jour à la suite d’une étude du chercheur de BloombergNEF, Docteur Kwasi Amposo, chef de la section métaux et mines de cette organisation de recherche stratégiques. L’intérêt que suscitent les mines congolaises se voit dans la catégorie de partenaires qui, non seulement ont demandé cette étude, mais surtout coorganisent ce Business Forum avec le gouvernement congolais. Il s’agit de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’Afreximbank, la Banque africaine de développement (BAD), l’Africa Finance Corporation (AFC), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) et le Pacte mondial des Nations Unies.
Ces études révèlent que la construction d’une usine de traitement de cobalt et du lithium sur le sol congolais coûterait 39 millions USD, alors qu’elle coûterait 120 millions aux USA. Avec une émission de dioxyde de carbone très faible que générerait cette usine en RDC, grâce au recours à l’hydroélectricité, la RDC présente un avantage considérable par rapport à la Chine qui, pour la même usine, émettrait 30% plus de dioxyde de carbone.
Ces mêmes études révèlent aussi que la construction sur le sol congolais d’une manufacture de fabrication des précurseurs de batteries coûterait 301 millions USA et ferait de la RDC le 4ième fabricant mondial de batteries. Présentement, tout le minerai extrait en Afrique par le Madagascar, le Gabon, l’Afrique du Sud et la RDC, est expédié en Chine où sont manufacturés les précurseurs de batteries.
Les études de BoombergNEF vont plus loin dans le rôle régional, voire continental que la RDC peut jouer une fois que les précurseurs de batteries commencent à y être fabriqués. Grâce aux précurseurs congolais, on pourrait facilement assister au développement des usines de fabrication des batteries ainsi que de montage de véhicules électriques sur le sol africain par des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Maroc, l’Égypte, etc.
Mais le défis pour y arriver est grand pour le gouvernement congolais dont la gestion du res publica n’est toujours pas orthodoxe. Pour les entreprises productrices de batteries, plusieurs choses doivent changer pour qu’à travers la RDC, l’Afrique atteigne ces objectifs et ait sa part du gâteau dans le 7 billions USA que représente cette industrie à l’horizon 2035.
De ces choses qui doivent changer, trois ont retenu l’attention de la rédaction de cFinances. La première chose est que les institutions financières et banques de développement doivent investir dans ce projet. C’est ici que la réalité rattrape une nation comme la RDC où les institutions sont instables; l’insécurité, dans tout sens du mot, est criante et; qui pis est la corruption et le détournement sont endémiques. Alors, comment peut-on investir dans un tel climat littéralement rocailleux ? Le gouvernement a du pain sur la planche.
La deuxième est l’investissement dans la recherche. La troisième, un autre talon d’Achille du pays de Tshisekedi, est la construction des infrastructures appropriées, telles que les routes, les aéroports, les ports qui permettront l’exportation des produits dans d’autres pays. Un défi qui fait naître des doutes lorsqu’on se rappelle les bilans des derniers projets en la matière menés par le gouvernement de Félix Tshisekedi.
Il n’est reste pas faux, sans ou avec la RDC, le monde attend, à l’horizon 2023, 10 millions de véhicules électriques. En 2040, ce nombre passera, selon les prévisions, à 65 millions de véhicules électriques. Aux congolais de se mettre au travail, chuchote-t-on dans les couloirs du Palais du peuple où se tiennent les assises de la DRC-Africa Business Forum.
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