Carbone : « Le marché du carbone est une mine d’or pour la RDC » (Isidore Kwandja Ngembo)
Avec ses vastes forêts tropicales et son rôle stratégique dans la lutte contre le réchauffement climatique, la RDC est souvent présentée comme le “poumon de l’Afrique”. Cependant, ce trésor écologique est menacé par la déforestation, alimentée par l’utilisation massive du bois comme source d’énergie et une exploitation incontrôlée des ressources forestières.
Face à ces défis, le marché du carbone se révèle être une solution prometteuse. Permettant aux entreprises de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), ce mécanisme pourrait générer des financements considérables pour protéger les forêts congolaises tout en soutenant des projets de développement durable.
Sur les murs de ses réseaux sociaux officiels en l’occurrence LinkedIn, Isidore Kwandja Ngembo, analyste des politiques publiques sur le changement climatique partage sa vision sur cette opportunité unique et les enjeux cruciaux pour la RDC.
« La RDC est assise sur une richesse sous-exploitée »
Dès le début de sa tribune, M. Ngembo insiste sur le potentiel exceptionnel du pays.
« Nos forêts sont parmi les plus grandes au monde et jouent un rôle clé dans l’équilibre climatique global. Mais pour les préserver, nous devons les valoriser sur le marché international du carbone », explique-t-il.
L’analyste déplore que la déforestation continue de détruire ce patrimoine en raison de l’absence de solutions alternatives.
« L’utilisation du bois comme source principale d’énergie domestique est une des principales causes de ce fléau. Pourtant, nous avons un énorme potentiel hydroélectrique, notamment pour électrifier nos zones rurales », précise-t-il.
Un levier pour l’électrification rurale
M. Ngembo propose un plan clair : investir dans des micro-barrages hydroélectriques pour alimenter les régions rurales.
« Ce projet permettrait d’améliorer le quotidien des populations, de réduire l’exode vers les villes et de soutenir le développement économique local », affirme-t-il.
Le marché du carbone, selon lui, pourrait être une source majeure de financement pour ce type de projets.
« Avec des ressources financières issues de la vente des crédits carbone, la RDC pourrait réduire sa dépendance au financement public et renforcer ses chances de succès dans ces initiatives », ajoute-t-il.
Toutefois, M. Ngembo avertit : pour maximiser les bénéfices, il est indispensable d’assurer une gestion transparente du marché du carbone.
« Des règles claires et une gouvernance exemplaire sont essentielles pour éviter les dérives et garantir l’efficacité de ce mécanisme », insiste-t-il.
Enfin, il voit dans le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), porté par le Président Félix Tshisekedi, une opportunité unique d’intégrer le marché du carbone dans les efforts nationaux.
« Ce programme pourrait transformer le cadre de vie des populations rurales tout en contribuant à la lutte contre les changements climatiques », conclut-il, confiant dans la capacité du pays à saisir cette chance historique.