Budget 2022 – EPST : la ligne de crédit juste assez pour la paie du 2ème palier des enseignants du réseau catholique !

C’est le triste constat qui s’affiche à l’analyse de la loi des finances 2022, laquelle est actuellement en cours d’examen à l’assemblée nationale. En équilibre de recettes et dépenses, ce budget est chiffré à 10 milliards Usd. Dans sa répartition, l’on constante malheureusement que la ligne de crédit affectée au financement du secteur de l’enseignement primaire, secondaire et technique ne représente qu’environ 7% de l’ensemble de cette loi de finances, soit une régression de 3% par rapport aux prévisions de la première année de la gratuité !

Même si les correctifs par rapport à cette question est à prévoir, au vu probablement du souci de l’actuelle majorité pour son image ternie à cause de sa trahison dans l’affaire RAM (cette taxe dite Registre des appareils mobiles) et autres, pas sûr que le pourcentage réservé à l’enseignement suffira pour calmer la colère particulièrement des enseignants du réseau catholique, lesquels sont déterminés à défendre, au prix de leurs vies, leurs droits à un traitement décent.

En pourparlers en Mbwela lodge au Kongo – central avec le gouvernement, leur banc syndical – synecat (syndicat des enseignants des écoles conventionnées catholiques), en symbiose avec son collègue de la Syeco (syndicat des enseignants du congo) – ne jure donc que sur l’application stricte du protocole de Bibwa. Ce protocole enjoint au gouvernement la république de procéder notamment au payement du deuxième et troisième palier du salaire des enseignants, soit 250 Usd et le 400 pour le second, de faire disparaitre totalement les zones salariales en vue d’assurer une rémunération égale pour tous les enseignants du pays, de régulariser la situation salariale des enseignants non – payés ainsi que celle des nouvelles unités trouvées en fonction au moment du lancement de la gratuité.

Cependant selon les statistiques, le réseau catholique dispose au niveau primaire de 161.337 enseignants sur un total de 12.616 écoles disséminées sur toute l’étendue du territoire national. Sans compter les 13.329 nouvelles unités et 237 enseignants non – payés. Ce qui donne un total général de 174.903 enseignants appelés à bénéficier d’une rémunération égalitaire, selon l’accord de Bibwa.

Or s’il faut appliquer le deuxième palier à ce nombre, il faudra au gouvernement congolais qu’il alloue aux enseignants du réseau catholique la somme annuelle de 524.709.000 Usd à titre de rémunération, représentant environ 75% de la ligne de crédit de l’éducation de base. Il faudra par contre à l’exécutif d’ajouter, annuellement bien sûr, à sa dite ligne de crédit la somme de 139.534.400 USD, soit quelque chose comme 17%, pour la paie des enseignants catholiques du primaire en application du troisième palier de l’accord de Bibwa. Face donc à cette situation, la meilleure option qui reste à explorer est, comme l’avait relevé des experts, celle prônant une gratuité progressive de l’enseignement de base. Le chef de l’état s’y rabattra – t – il ? Si cela n’est déjà pas le cas….