Bien que tardivement, la RD-Congo veut amortir les effets de la crise russo-ukrainienne sur son économie
Il a fallu que le Fmi alerte pour que le gouvernement de la RD-Congo prenne enfin conscience. Ainsi, au cours de la 44ème réunion du conseil des ministres du vendredi 11 mars par visioconférence, le premier ministre Sama Lukonde a insisté auprès de son gouvernement sur la nécessité d’anticiper sur les effets de la guerre russo-ukrainienne qui ne manqueront pas aussi d’impacter négativement l’économie congolaise. De ce fait, le ministère du budget et celui des finances ainsi que la Banque centrale du Congo ont été invités, avec le concours des partenaires, de mettre en place des mesures d’allégement nécessaire. “Suite à la guerre qui sévit en Ukraine, le Premier Ministre a prévenu les ministres que cela ne manquera pas de perturber l’économie mondiale avec une incidence sur notre pays. Nous devons donc nous attendre à en subir le coup. Pour y faire face, le gouvernement, à travers les ministères du budget et des finances, la Banque Centrale du Congo ont le devoir d’anticiper avec le concours des partenaires afin de mettre en place des mesures de mitigation nécessaires pour atténuer l’impact de ce choix exogène qui risque de mettre en mal les équilibres macro et micro économiques”, peut-on lire dans le compte-rendu de cette réunion. Signé par le porte – parole du gouvernement, le ministre de la communication et des médias, Patrick Muyaya.
Reste maintenant à savoir comment ce triumvirat va-t-il s’y prendre. Quels types de mesures vont-ils proposer au gouvernement en face de cette situation de crise économique imminente. En attendant, relevons que la position du gouvernement par rapport à la posture à prendre face aux effets de cette guerre a quand même positivement évoluée. A la dernière réunion du comité de conjoncture économique, l’équipe de Sama Lukonde avait pris une décision qui faisait sourire.
En effet, alors que les cours du baril de pétrole avaient, suite à la guerre russo-ukrainiene, déjà franchi la barre de 100 USD sur le marché international, l’exécutif dr-congolais s’était simplement contenté de l’annonce de la mise en place d’un monitoring de suivi des impacts de la crise en Ukraine sur l’économie nationale. Au sein de la rédaction de cfinances.info, on n’en revenait pas, étant donné que les effets de cette guerre étaient déjà perceptibles au niveau de l’économie mondiale et donc très imminente, la menace sur le cadre macro-économique du pays. Au regard de la structure de l’économie rd-congolaise qu’est extravertie et vulnérable au moindre choc exogène !
Mieux vaut tard que jamais
Nos inquiétudes ont été apaisées par la délégation du Fonds Monétaire internationale. Débarquant à Kinshasa, cette dernière avait sérieusement alerté le gouvernement rd-congolais. Que la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie en lien avec la crise due au conflit en Ukraine présente des risques certains pour la maitrise de l’inflation et la croissance.
A la suite de votre journal dans l’article ci-dessous, cette équipe du FMI fit en effet comprendre au gouvernement rd-congolais que la hausse des prix du pétrole va inexorablement générer d’importantes pressions budgétaires, en raison de subventions non ciblées sur les prix des carburants, ce qui ne manquera pas de réduire la part budgétaire destinée aux dépenses sociales et d’infrastructures nécessaires. Dans cette perspective, l’équipe du FMI a invité le gouvernement à l’intensification de la mise en œuvre du programme de réformes pour soutenir la reprise et renforcer la résilience de l’économie.
La répartition de la facture de la crise à venir
A ce sujet, il sied de rappeler que cfinances.info avait déjà, dans l’article précité, préconisé la mise en application immédiate de la mesure portant réduction du train de vie des institutions. A en croire le plan proposé par le député national Delly Sesanga, cette mesure pourrait générer 650 millions USD d’économies. Assez suffisant pour empêcher à l’économie nationale de sombrer.
Ajoutez à cela d’autres mesures pour renflouer la caisse de l’état, à l’instar de celle portant assainissement du secteur minier, ce qui permettra au pays de tirer profit de l’embellie des prix de la plupart de produits d’exportations de la RD-Congo.
Selon les récentes projections d’experts de la commission nationales des Mercuriales, tous les minerais qu’exporte la RD-Congo sur le marché international, à l’exception du cuivre, étaient en hausse au cours de la période allant du 7 au 12 mars 2022. Limitons-nous au cours du cobalt qui était passé de 75.300,75 USD la tonne la semaine écoulée à 75.521,25 USD la tonne, à la dernière semaine. Ce qui représentait un écart de prix positif de 220,5 USD. Au regard des signes qui annoncent clairement que la fin de ladite crise n’est pas pour demain, il parait évident que la tendance haussière pour ces produits rd-congolais d’exportation va se maintenir. Au grand bonheur du pays de Lumumba qui aura certainement des ressources à même de rendre résiliente son économie.
Il revient toutefois au gouvernement de la RD-Congo de bien faire le choix de mesures qu’il compte mettre en place quant à ce. Mais avec la conjoncture actuelle, faire augmenter la charge fiscale de la population pour faire face à ladite crise est totalement inopportune, fait-on observer.