Avenir du Swift : le PDG de Mastercard jette le pavé dans la marre !
Alors que le monde occidental des finances médite encore sur les conséquences de l’exclusion de la Russie dans le système de messagerie interbancaire ‘‘SWIFT’’ en raison de son invasion de l’Ukraine, le PDG de Mastercard, Michael Miebach, vient, lui, de jeter un véritable pavé dans la marre. Il ne pense quele système SWIFT existera encore dans 5 ans.
Michael Miebach l’a dit le jeudi 26 mai 2022, au Forum économique mondial (FEM), en réponse une question de la presse relative à l’avenir de ce système. Malgré son sourire pendant sa réponse, tout le monde semble avoir pris sa réponse au sérieux. Cette réponse n’était pas attendue compte tenu de sa position chez Mastercard, qui est un utilisateur majeur de SWIFT.
Les autres personnalités présentes lors de cette conférence ne semblent pas être du même avis puisqu’elles ont toutes répondu que SWIFT existera encore dans cinq ans.
Le PDG de Digital Asset, Yuval Rooz, pense quand même que ce système de paiement interbancaire pourrait être un jour remplacé, mais que cinq ans ne suffiraient pas. Il attend de voir d’autres technologies émergentes.
En réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne avaient, pour amener Vladmir Poutine à cesser ce qu’ils qualifiaient d’entreprise criminelle contre le pays de Volodymir Zelensky, imposé à Moscou toute une série de sanctions dont son exclusion du système Swift.
Certains experts avaient regretté la prise d’une telle mesure, étant donné qu’elle marquera le début de ce qu’ils appelaient la ‘‘dédolarisation’’ du commerce mondial. C’est le refrain que l’administration américaine avait, au lendemain de cette mesure, entendu discrètement de la part de certaines de ses plus grandes banques multinationales elles-mêmes, dont des poids lourds comme JPMorgan et Citigroup.
Un article de Bloomberg résume leurs craintes collectives : « L’éviction de la Russie de ce système mondial essentiel – qui traite 42 millions de messages par jour et sert de lien vital à certaines des plus grandes institutions financières du monde – pourrait se retourner contre nous, en faisant grimper l’inflation, en rapprochant la Russie de la Chine et en soustrayant des transactions financières aux regards de l’Occident. Cela pourrait également encourager le développement d’une alternative à SWIFT qui pourrait à terme porter atteinte à la suprématie du dollar américain. » C’est à croire que le PDG de Mastercard partageait déjà cette crainte, s’il n’était pas de ceux qui l’avaient ainsi exprimé.