Afrique : mandat d’arrêt contre Isabel Dos Santos pour blanchiment d’argent, trafic d’influence, gestion nuisible…

Autrefois la femme la plus riche d’Afrique, aujourd’hui peut-être la femme africaine la plus recherchée au monde par l’Interpol, la roue de l’histoire a mal tourné pour Isabel Dos Santos, la fille de l’ex-président angolais, le feu Edward Dos Santos.

Le mandat a été lancé par un procureur général angolais, Hélder Pitta Grós, via la presse au la semaine dernière. Il est reproché à Isabel Dos Santos de s’être soustrait de la justice en refusant de se présenter pour en Angola pour répondre aux faits qui lui sont reprochés et qui remontent à l’époque de sa gestion de la société Sonangol, la compagnie pétrolière publique angolaise.

La fortune tourne le dos aux Dos Santos

Tout semble avoir tourné le dos Dos Santos après la mort de leur père qui a passé 38 ans à la tête de l’Angola. Son successeur, Joao Lourenço a, dès sa prise de pouvoir en 2017, mis les enfants de son prédécesseur dans le viseur de son programme de lutte contre la corruption. Reliant l’acte à la parole, il y a deux ans, en 2020, le gouvernement de Lourenço avait lancé une procédure devant la justice angolaise contre José Filomeno dos Santos, le fils de l’ancien président, pour avoir détourné 500 millions de dollars du fonds souverain angolais. Condamné à cinq ans de prison, Filomeno est encore libre, à ce jour, pendant que l’affaire est portée en appel.

La descente aux enfers

Aujourd’hui objet des « notices rouges » émis par l’Interpol, Isabel était il y a peu la femme la plus riche d’Afrique. En 2013, le magazine Forbes estimait une valeur nette de la fortune de Isabel supérieure à 2 milliards de dollars américains. Cependant, en 2021, la riche fille de l’ex-président angolais a été retirée de la liste du magazine après le gel de ses avoirs en Angola, au Portugal et aux Pays-Bas.

Isabel, à en croire Forbes, a acquis sa richesse en prenant des participations dans des entreprises faisant des affaires en Angola. Les poursuites ont commencé contre elle en 2018. Le 30 décembre 2019, le tribunal provincial de Luanda a ordonné le gel des comptes bancaires angolais d’Isabel Dos Santos et la saisie de sa participation dans des entreprises locales, notamment Unitel (Angola) et Banco de Fomento Angola.

Deux semaines plus tard, le gouvernement angolais a annoncé qu’il préparait la bataille juridique pour confisquer les actifs d’Isabel au Portugal, un processus qui s’est déroulé sous la forme de commissions rogatoires envoyées au Portugal pour arrêter le transfert de fonds de la Banque commerciale portugaise à un Banque russe.

 En janvier 2020, elle faisait l’objet d’une enquête au Portugal et a depuis pris les Émirats arabes unis comme pays de résidence officiel. En décembre 2021, le département d’État américain a interdit à Dos Santos et à sa famille immédiate d’entrer aux États-Unis, invoquant « une corruption importante en détournant des fonds publics à son profit personnel ». Et, depuis le 18 novembre 2022, Interpol a émis un mandat d’arrêt contre elle.

La Rédaction

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