Accusé de bloquer ses 1,9 millions Usd de factures, N. Kazadi répond à Matata Ponyo !
Accusé de vouloir l »empêcher de concourir à la présidentielle prochaine, la réplique de Nicolas Kazadi, ministre des finances, à Augustin Matata Ponyo, président du conseil d’administration (PCA) du bureau d’étude ‘‘Congo Challenge’’ a été sévère. Un recadrage en règle qui, dans cette énigmatique affaire relative au blocage supposé des fonds destinés au payement de cette structure pour des services rendus au gouvernement, semble tourner l’ancien premier ministre au ridicule, même si par politesse et au nom de la relation de fraternité qui a toujours uni ces deux hauts cadres du pays, la cellule de communication du ministre des finances s’en défend. Préférant laisser les correspondances de leur boss adressées au PCA du Congo Challenge répondre à sa place.
Les raisons de Kazadi pour lesquelles le traitement de factures n’évolue pas
De ces lettres adressées au promoteur de ce bureau d’études dont les exemplaires sont parvenus à cfinances.info, il en ressort clairement que Nicolas Kazadi avait réellement tenté d’expliquer au sénateur Matata les raisons pour lesquelles le traitement desdites factures n’évolue pas. A première vue mais aussi au dernier constat, ces raisons qui sont de deux ordres semblent, convient – il de le reconnaitre, ne rien avoir avec la politique, comme le suggère l’ancien premier ministre, dans sa rugissante publication y relative sur Twitter et Facebook.
En premier lieu, l’argentier national fait savoir que la prestation du Congo Challenge, en rapport justement avec les stratégies à mettre en œuvre pour répondre aux besoins réels et urgents relatifs à la mobilisation des recettes publiques internes, n’a pas été convaincante. « Par ma correspondance du 28 décembre 2021 adressée à votre cabinet sous la référence CAB/MIN/FINANCES/CMR/ALL/2021/2461, J’avais relevé que les commentaires recueillis lors de la séance de prestation faite par les experts de votre cabinet sur l’étude intitulé : Mobilisation des recettes publiques internes en Rdc : difficultés, défis et pistes de solutions, ressortent que les éléments contenus dans ladite étude étaient essentiellement théorique sans réponse aux besoins réels et urgents relatifs à la mobilisation des recettes », jugeait – il.
Comme deuxième raison : l’absence des Procès – Verbaux de validation des rapports des travaux réalisés par le comité de marché chargé de suivi de la mise en œuvre des contrats. Ce comité est composé des économistes des instituions suivantes : Banque Mondiale, BAD, CEA, FMI et PNUD. Selon les termes du contrat liant le bureau d’étude de Matata Ponyo au gouvernement de la RD – Congo, ces PV devaient être annexés auxdites factures. « A ce jour, mon cabinet n’a reçu aucune suite face à cette demande », avait précisé le ministre.
Sur demande du gouvernement de la RD – Congo, la BAD décaissa 1,9 millions USD…
Récemment sur ses réseaux sociaux, le PCA du Congo challenge n’est pas allé par le dos de la cuillère, pour accuser le ministre des finances. Selon lui, Nicolas Kazadi d’utilise les fonds de la Banque africaine de développement (BAD) « comme une arme de guerre politique pour éliminer les candidats à l’élection présidentielle de décembre 2023 », allusion faite à sa candidature, et cela, « sans aucune réaction des dirigeants et administrateurs de cette institution dûment informés » !
Sur demande du gouvernement de la RD – Congo, la Banque africaine de développement (BAD) avait décaissé 1,9 millions Usd pour financer quatre études. La première est en rapport avec la mobilisation de recettes ; la deuxième concerne le plan quinquennal de transport ; la troisième tablait sur l’impact du covid – 19 au niveau du secteur minier ; et la dernière était en rapport avec la diversification de l’économie.
Le bureau d’étude fondé par le président du Leadership et Bonne gouvernance (LGB) avait été sélectionné, avant de réaliser ces travaux « selon les standards requis par le Ministère du plan (ministère contractant) conformément aux clauses des contrats », selon les précisions de l’intéressé dans une série de correspondances adressée au ministre des finances et au président du conseil d’administration du BAD.
« Comme mes deux correspondances citées ci – haut l’attestent (celle du 28 décembre 2021 et du 18 juillet 2022, Ndlr), le non – paiement desdites factures à ce jour est la conséquence d’une part de manque de certitude quant à la qualité des services réellement reçus et d’autre part, par l’absence d’une pièce essentielle et obligatoire à joindre à la facture dans le processus de paiement », réitère Kazadi, dans une correspondance du 21 novembre 2022 adressée à Matata.
Il appartient à Congo Challenge de se conformer à leur accord
Contactée par votre journal, la cellule de communication du ministre des finances n’a pas voulu faire de commentaires, assurant tout de même que que lesdites factures ne sont pas bloquées : « il faudra plutôt dire qu’elles ne sont pas encore payées », nuance Anicet Yomboranyma, responsable de la communication du ministre des finances. C’est tout dire.
Il appartenait donc au PCA de Congo Challenge de se conformer d’abord à cette disposition de l’accord qui le lie au gouvernement, relative à l’annexion des PV du comité de suivi des travaux aux dites factures, avant de crier à la politisation des dossiers du bureau d’études dont il assume la présidence du conseil d’administration.