4 janvier 1959 – 4 janvier 2024 : 65 ans après, l’on parle encore des martyrs de l’indépendance !

Le 4 janvier 1959, émeutes à Léopoldville (Kinshasa), dont les morts seront considérés comme « martyrs de l’indépendance ». 65 ans après, les congolais continuent d’observer une journée férié en souvenir des nombreuses vies perdues ce jour-là. En voici un bref récit !

L’annulation ce jour-là par l’autorité coloniale d’un meeting de l’abako (Alliance des Bakongo) parti cher au feux Kasa-Vubu. Ce dernier était programmé dans les installations du Young Men’s Christian Association (YMCA) à Léopoldville. L’annulation provoque la colère et la frustration de ses partisans qui sont sortis dans la rue pour contester.

D’un autre côté, loin de là, grand stade Roi Baudouin, l’équipe de football V.Club perd son match contre l’équipe Mikado. La foule nombreuse des supporters furieux, des vert et noir, sortent du stade et rejoint la foule qui venait de YMCA.

A partir de ce jour et pendant 4 jours, soit du 4 au 7 janvier, Léopoldville (qui comptait 400.000 habitants à ce moment-là) est le théâtre d’actes de violence contre les européens. Leurs magasins et résidences sont saccagés et pillés, les symboles de l’Etat colonial sont détruits. La réaction du pouvoir colonial est brutale car la force publique réprime dans le sang ces manifestations de colère aux allures d’une véritable insurrection populaire.

Les sources officielles font état de 49 personnes tuées, pendant que d’autres sources affirment que l’action répressive aurait fait des centaines de victimes. Les autorités coloniales arrêtent 300 congolais, dont Kasa-Vubu, et les accusent d’incitation à l’émeute. Pour la première fois, les congolais répandent comme un « leitmotiv »le mot magique en kikongo « Dipanda » le criant à la face des belges par défi et pour exprimer l’inéluctabilité de l’indépendance.

Ces émeutes conduiront le roi Baudouin 1er à se prononcer le 13 janvier à travers un discours dans lequel il annonçait l’engagement de la Belgique à « conduire sans atermoiements funestes mais sans précipitation inconsidérée les populations congolaises vers l’indépendance, et l’organisation à la fin de l’année d’une conférence devant discuter des modalités d’accession du Congo à l’indépendance ». Pour la première fois, les Belges, par la bouche de leur roi, venaient de reconnaître le droit des congolais à l’indépendance, ce qui leur sera accordé dix-huit mois plus tard.

65 ans après, l’histoire est reconnu et mis au devant en RDC. Il est important de connaître l’histoire de son pays et d’honorer ceux qui ont versé de leur sang pour les acquis de l’indépendance. Et, il est impérieux que les jeunes générations la connaissent aussi !

Rodanyme Lulengo

Poète-Slameur et Journaliste

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