32 millions USD décaissés : « Kinshasa Zéro trou » une illusion et un fiasco !

Jour pour jour, ça fait exactement deux ans depuis que, le chef du gouvernement, Jean-Michel Sama Lukonde avait lancé le projet Kinshasa zéro trou. Du 14 Octobre 2021 au 14 octobre 2023, les réalisations de ce projet est devenu une chimère et une illusion tant pour le gouvernement que pour la population.

Ce dernier n’est qu’un fiasco car, il n’a respecté ni le délai annoncé, ni le service demandé. Et pour voler à son secours, un autre projet a été lancé après que celui-ci ait été pérennisé.

Initié par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ce projet visait à améliorer la voirie de la capitale et devrait permettre à tous les districts de se vêtir de belles voies de circulation afin que Kinshasa se vêtisse de sa plus belle robe.

Il a été lancé par Sama Lukonde Jean-Michel, premier ministre congolais devant plusieurs personnalités du pays dont Alexis Gisero, ministre des Infrastructures et Travaux Publicis (ITP) et l’exécutif provincial, Gentiny Ngobila Mbaka.

Kinshasa zéro trou : Durée, phase d’exécution et coût !

Exécuté par l’office de voirie et drainage (OVD), ce projet comprenait deux phases qui devraient être effectuées pendant une durée six mois sur un linéaire de 85 km reparti en quatre districts. Ce qui signifie 12% des routes de la ville sur 3600km.

Le coût total de ce projet était de 32 millions USD. En raison de 5 millions USD mensuel par district et 2 millions USD comme frais de fonctionnement. Et, des sources concordantes révèlent que le décaissement a été fait à 100%.

Les premiers constats des travaux

Le président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait présidé le 3 décembre 2021 la réunion du conseil des ministres par vidéo-conférence à seulement quelques mois du lancement de ce projet.

Lors de sa communication, le chef de l’État était revenu sur la mise en œuvre du projet « Kinshasa Zéro Trou », car comme tous les kinois, il en avait remarqué la lenteur. Et à cette évolution à pas de tortue, il fallait ajouter le manque de réalisation remarquable dans l’ensemble des districts de la ville.

« Ces dernières (artères de Kinshasa) présentent encore des trous donnant ainsi l’impression que rien de consistant n’était encore fait », avait dit le président de la République cité par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans le compte-rendu de ladite réunion.

Face à cette situation le président Tshisekedi avait exhorté à une accélération dans l’exécution des travaux projetés et à une réorganisation des acteurs concernés pour un meilleur suivi des réalisations physiques et financières du projet.

La mise à pied d’une commission Ad hoc

Dans le même conseil des ministres, celui du 3 décembre 2021, le locataire du palais présidentiel congolais avait demandé au chef du gouvernement de mettre sur pied une commission Ad hoc de supervision composée des ministères en charge des Infrastructures, du Budget, des Transports, des Finances ainsi que la ville province de Kinshasa et de la Présidence de la République.

Au-delà des travaux programmés, cette commission devrait se pencher sur les problèmes qui plombent les structures étatiques en charge d’assurer cette fonction, celle de la maintenance des routes de la RDC en général et de Kinshasa en particulier. Un rapport mensuel technique et financier était également attendu régulièrement aux Conseils des ministres.

Kinshasa zéro trou : Les deux phases ont-elles réussies ?

Selon le ministre d’État, ministre des infrastructures et travaux publics Alexis Gisero, dans son rapport au conseil des ministres sur l’évolution des travaux de la voirie de la ville, 66,08% était déjà réalisé. Ce qui marquait non seulement un record mais, une avancée significative.

Lors du briefing du 14 février 2022 animé par le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, Alexis Gisero était revenu encore sur cette question et avait fait savoir l’état des lieux des projets d’infrastructures routières en RDC.

En ce qui concerne le projet Kinshasa zéro trou, le ministre des ITP avait identifié dans la première phase 42 artères sur une longueur d’intervention de 46km d’évacuation aux artères principales pour un budget de 32 millions USD. Les artères concernées par cette première phase étaient notamment les avenues OUA 1, OUA 2, Kasavubu et les autres.

La deuxième, selon l’homme des infrastructures, concernait les avenues Oshwe Tourisme et Ma campagne. Dans cette meme optique plusieurs autres avenues ont été identifiées pour le désenclavement des quartiers populaires de la ville dont le camp Luka.

Il a tenu à préciser que dans le cadre de ce projet, les travaux ont été réalisés à 100% pour sa première et à hauteur de 40% pour sa deuxième phase. Fort malheureusement, ces statistiques ne mettent pas en confiance la population car cela ne se démontre pas en terme des réalisations sur terrain.

Kinshasa zéro trou : Qu’en est-il de la suite ?

À en croire le patron de l’ITPR qui avait précisé dans le même briefing là-haut que, le projet Kinshasa zéro trou est un succès pour sa première phase et un couronnement à sa deuxième, les travaux n’auront jamais de fin aussi longtemps que les trous seront sur les routes de la ville : « Tant qu’il y aura des trous à travers la ville, ce programme ne prendra jamais fin. », avait-il déclaré !

Kinshasa zéro trou : Un éternel projet ?

Et oui, les mots du ministre l’ont bel et bien dit, Kinshasa zéro trou est un projet éternel pour la capitale congolaise. On se demande si, le délai que le gouvernement s’était fixé était juste pour essayer de prouver au monde ses compétences de trouver une solution en si peu des temps.

Étant donné que, le budget a été complètement décaissé, on se pose la question de savoir avec quoi les travaux vont continuer et si, un autre budget a été arrêté, pourquoi il n’a pas été rendu public. Mais, en cherchant plus bas, l’on comprend qu’une stratégie a été mise en place pour pérenniser ce projet.

Kin-Espoir vole au secours de Kinshasa zéro trou !

Alors que Kinshasa zéro trou n’a pas convaincu et qu’il n’a pas atteint sa mission, un autre projet a vu le jour pour pallier aux problématiques des embouteillages dans la ville de Kinshasa. Des observateurs avertis n’y voient pas seulement une lutte contre les chaînes dans lesquelles sont coincés kinoises et kinois chaque jour mais plutôt une corde pour sortir Kinshasa zéro trou du pétrin dont il se trouve jusqu’à ce jour.

Le nouveau projet « Kin-Espoir », lancé le Samedi 21 octobre dernier par Alexis Gisaro Muvunyi, ministre des ITP, est celui de modernisation et de réhabilitation de 200km de la voirie urbaine de Kinshasa dans la commune de Bandalungwa. Il a commencé avec le croisement des avenues Lubumbashi et Inga et s’étendra selon nos sources. Et ce dernier, encore une fois porter par Tshisekedi, touchera les 4 districts de la ville-province de Kinshasa dans le but de s’attaquer à ce fléau qui sévit à Kinshasa.

« Il y a lieu pour les congolais en général et des kinois en particulier d’espérer parce qu’ils ont un gouvernement responsable dit des warriors qui a pris l’engagement d’améliorer les conditions des vies de la population. […] Ce programme est l’un des programmes qui entre dans cette lutte contre les embouteillages de Kinshasa et va toucher 200km de la ville de Kinshasa […] », avait déclaré Alexis Gisaro, qui a par la suite démontré les avantages dudit projet qui consiste à réhabiliter non seulement les voiries mais aussi renforcer celles qui existent pour les rendre plus praticables.

Deux grandes questions se posent : Alors qu’on n’a pas fini avec Kinshasa zéro trou, ce projet vaut-il la peine de voir le jour ? Est-ce que Kin-Espoir ne vient-il pas pour couvrir le fiasco de Kinshasa zéro trou ? On suit de près cette situation et on en saura davantage !

Rodanyme Lulengo

Poète-Slameur et Journaliste

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