RDC – EPST : Non- majoration de salaire à 30%, une autre promesse à la base de la grève !
Les enseignants du primaire continuent d’observer leur mot d’ordre de grève. Les reporters de cfinances.info s’en sont rendus comptes hier mercredi 04 mai, après une ronde effectuée dans quelques écoles de la ville de Kinshasa. A l’école primaire Jean – Bosco dans la commune de Barumbu, seuls quelques enseignants étaient visibles dans l’enceinte de cette alma mater. Les parents d’élèves ont préféré garder leurs enfants chez eux, au lieu de venir passer le temps à l’école sans étudier. Même constat aux lycées sacré – cœur, Bosangani et au collége Boboto dans la commune de la Gombe.
Samedi 30 avril dernier, les enseignants réunis au sein du syndicat national des écoles publiques ont décidé d’aller en grève, suite au non-respect par le gouvernement de ses engagements relatifs à la majoration de leurs salaires et à la paie de leurs collègues nouvelles unités (NU) ainsi que les non payés (NP).
A Mbwela – Lodge en novembre 2021, le Gouvernement avait signé les accords avec le banc syndical des Enseignants de l’EPST où il s’engageait à payer le 2ème et le 3ème palier (respectivement 250 et 400 USD) au mois d’Avril 2022, ensemble avec toutes les N.U et N.P sur toute l’étendue du territoire National.
« Déjà, même le montant du 2èmr e palier, dont la paie devait intervenir au plus tard au mois de janvier, n’a jamais été appliqué. A plus forte raison le 3ème palier ? Je pense que le gouvernement est tout simplement animé d’une mauvaise foi. Sinon, des comportements de ce genre n’allaient pas avoir lieu », estime un enseignant de Jean – Bosco qui a préféré conserver son anonymat.
Pour de nombreux observateurs, le fait que le gouvernement n’ait pas réalisé sa récente promesse relative à l’augmentation de salaire des fonctionnaires et agents publics à la hauteur de 30% a été une goutte d’eau de trop qui a conduit à cette radicalisation des enseignants .
Après mi – avril dernier, le ministre de la fonction publique, Jean – Pierre Lihau avait annoncé que le salaire de base de tous les fonctionnaires et agents publics de l’Etat allait connaitre une augmentation de l’ordre de 30% en ce mois d’avril 2022 et une autre de plus au moins 45% à partir du mois de juillet.
« Si au moins, le gouvernement avait rendu cette augmentation effective pour les enseignants de l’EPST, on ne parlerait pas de la grève, puisque les enseignants allaient se contenter de cette majoration. Le problème maintenant est que les enseignants croient avoir été roulés pour une énième fois », explique – t – on du côté du ministère de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST).
Il sied de noter que l’ajustement promis par le ministre de la fonction publique était sélectif. L’augmentation de salaire a été effective au niveau de l’armée et de la police ainsi que dans certains secteurs de la vie nationale. Parmi ceux qui n’avaient rien vu de cette augmentation, il y a notamment ceux du monde de la craie.
Entretemps, la grève continue et nul ne sait jusqu’où ira ce mouvement qui paralyse ce secteur d’enseignement.